Incendie en chai : prévenir, détecter, intervenir
Le feu, souvent provoqué par un court-circuit, une étincelle lors d’opérations mécaniques, ou l’auto-inflammation de matières vinicoles, demeure la deuxième cause d’accidents majeurs dans les chais. L’alcoométrie des effluents, la présence de solvants (alcool, produits de nettoyage), et le bois sec représentent des combustibles dangereux. À Bordeaux, l’incendie d’un chai de 700 m² en 2018 a mobilisé plus de 40 pompiers et causé la perte de deux millions d’euros de stock (Sud Ouest, 2018).
Systèmes d'alerte et d’intervention rapide
- Détecteurs de fumée et systèmes d’alerte sonore performants : Norme obligatoire depuis 2015, chaque zone critique doit être couverte, avec liaison directe à un poste de surveillance ou à distance (notif mobile ou télésurveillance).
- Extincteurs et RIA (Robinets d’Incendie Armés) : Pour chaque 200 m², il est recommandé un extincteur adapté (ABF pour feux d’alcool, CO₂ pour feux électriques), révisé annuellement.
- Systèmes de sprinklers (asperseurs automatiques) dans les grandes structures : De plus en plus implantés depuis les années 2010, ils offrent une limitation rapide de la propagation du feu.
Plans d’évacuation et accès pompiers
- Affichage obligatoire d’un plan d’évacuation : Il doit inclure l’emplacement des issues, des extincteurs, et des points de rassemblement, avec mise à jour après toute modification structurelle.
- Chemins dégagés : La réglementation impose un minimum de 1,20 mètre de passage libre pour faciliter les interventions (Arrêté du 25 juin 1980, ERP).
- Portes coupe-feu et détecteurs d’ouverture : À installer entre le chai et les espaces de stockage ou salles annexes.
Les grandes maisons champenoises intègrent souvent des exercices incendie réguliers, ce qui a permis de réduire les temps d’évacuation sous les 7 minutes lors des derniers audits MSA.