Le statut ICPE : un cadre incontournable pour les chais
Le classement ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) constitue la première pierre de la réglementation applicable à un chai de vinification en France. Le secteur viti-vinicole, par la nature de ses activités (stockage de liquides, rejets d’effluents, émissions de COV…), entre fréquemment dans le périmètre de cette législation créée pour limiter les impacts sur l’environnement et la sécurité.
Quand un chai devient-il une ICPE ?
- Capacité de stockage : Dès que le chai stocke plus de 50 m de moûts et/ou vins, il entre dans le régime de déclaration, en application de la rubrique 2910-B de la nomenclature ICPE (source : Légifrance : Arrêté ministériel 15 avril 2010).
- Production d’effluents : Le rejet d’eaux usées vinicoles (>300m/an) conduit également à une déclaration ou à une demande d’autorisation, selon les volumes et la nature des traitements.
- Émissions atmosphériques : Certains process (pressurage, nettoyage) génèrent des émissions (COV principalement éthanol). À partir de 1 tonne/an d’émissions, le site doit s’aligner sur des obligations spécifiques, dont des contrôles réguliers.
Quelles obligations concrètes pour l’exploitant ?
- Dossier ICPE à déposer en préfecture (déclaration ou autorisation selon le seuil).
- Mise en conformité des installations (stockage, réseaux d’évacuation, équipements de sécurité, traitement des effluents) : bac de rétention, signalétique, dispositifs anti-pollution…
- Contrôle : Participation aux inspections périodiques (tout ICPE est soumis à un contrôle des DREAL ou DRIEE).
- Tenue d’un registre ICPE retraçant tous les incidents et anomalies environnementales, et plan d’intervention en cas d’accident.
À noter : Selon les chiffres du ministère de la Transition écologique, 72 % des établissements vitivinicoles ayant une capacité supérieure à 50 m sont ICPE en France métropolitaine (écologie.gouv.fr, 2023).