Pourquoi l’oxygène façonne le vin : du compagnon redouté au levier de l’expression
L’oxygène intervient à toutes les étapes de l’élaboration d’un vin : il protège lors du pressurage, façonne les profils aromatiques à la fermentation, garantit la stabilité durant l’élevage… ou, à l’inverse, provoque brunissement (oxydation des polyphénols sur blancs, Chassagne-Montrachet 1971, Meininger’s Wine Business International), perte d’arômes, précipitation de matières colorantes et goût de rance.
La « bonne » dose d’oxygène relève donc du sur-mesure, dépendant du cépage, des objectifs œnologiques, du style recherché (élevage réducteur vs oxydatif) mais aussi des exigences microbiologiques (Brettanomyces adorent l’oxygène résiduel). Par exemple, Bordeaux ou le Barossa Valley encadrent la micro-oxygénation pour arrondir les tanins, tandis qu’en Loire sur Chenin, on vise la discrétion.
- Doses critiques : Dès 0,5 mg/L d’oxygène dissous, le risque d’oxydation est avéré sur les vins blancs sensibles (source : INRAE, 2017).
- Seconds clés : L’entonnage en fût expose en moyenne le vin à 1 à 5 mg/L d’O2 si la purge au SO₂ est oubliée (Revue des Œnologues, 2021).