Boostez vos compétences agricoles grâce aux formations courtes et modules spécialisés des Chambres d’Agriculture

Pourquoi se former régulièrement en agriculture ?

L’agriculture d’aujourd’hui ne se contente plus de reproduire les gestes d’autrefois. Depuis la PAC de 1962 jusqu’aux ambitions du Green Deal européen ou du Plan Ecophyto, chaque décennie apporte son lot de changements imposant une remise à niveau régulière des pratiques. En France, 73 % des exploitants ont suivi au moins une formation non diplômante au cours des trois dernières années selon une étude de l’APCA (Chambres d'Agriculture France).

  • Répondre aux nouvelles réglementations : étiquetage, produits phytosanitaires, sécurité au travail, gestion de l’eau…
  • Gagner en compétitivité : innovations variétales, agriculture numérique, optimisation des intrants.
  • Augmenter la résilience de son exploitation : adaptation au changement climatique, diversification, valorisation des productions.

La formation continue n’est pas qu’une option, elle est souvent le socle de la pérennité économique et environnementale des fermes et vignobles.

Une offre de formation adaptée à chaque besoin

Les Chambres d’Agriculture structurent leur offre de formation autour de modules courts, d’ateliers pratiques et de séquences spécialisées. Quelques chiffres révèlent l’ampleur du dispositif : en 2022, les réseaux consulaires ont organisé plus de 10 000 sessions, bénéficiant à près de 50 000 agriculteurs et salariés agricoles (Source : APCA).

  • Formations courtes (de 1 à 3 jours) sur :
    • La conduite de la vigne et la gestion des maladies émergentes
    • L’agriculture de précision : cartographie, pilotage par drones, outils numériques
    • Initiation à l’agritourisme et à la vente directe
  • Modules spécialisés généralement sur une demi-journée à une journée sur :
    • L’utilisation sécurisée et raisonnée des produits phytosanitaires (Certiphyto, renouvellement)
    • La conversion en agriculture biologique 
    • La création d’ateliers de transformation à la ferme
    • Le marketing digital et réseaux sociaux

Certains modules sont mêmes personnalisables en intra-entreprise, une tendance en forte progression.

Identifier la bonne formation : les critères qui comptent

Face à la diversité des offres, comment choisir ? Quelques repères s’imposent :

  • L’intérêt immédiat pour votre exploitation : Valeur ajoutée attendue, résolution d’une problématique précise.
  • Le format : Présentiel, distanciel (visio, e-learning), hybride. Depuis 2021, plus de 32 % des formations sont accessibles en ligne selon l’APCA, élargissant le public potentiel.
  • Les intervenants : Experts techniques, ingénieurs, viticulteurs expérimentés, consultants indépendants, etc.
  • La reconnaissance : Attestation de suivi, validation de prérequis professionnels (notamment pour Certiphyto).
  • Prise en charge financière : Certaines formations courtes donnent droit à un remboursement total ou partiel par Vivéa, OCAPIAT ou le CPF (Compte Personnel de Formation).

Il est pertinent de contacter sa Chambre d’Agriculture locale pour obtenir le catalogue actualisé, souvent publié semestriellement.

Modalités d’accès et inscription : mode d’emploi

L’inscription à une formation est facilitée par la digitalisation : toute Chambre d’Agriculture dispose d’un site dédié, proposant inscription en ligne, informations pratiques, gestion des financements. En cas d’hésitation sur le choix du module ou l’éligibilité financière, un conseiller formation est généralement joignable.

  1. Consulter le catalogue local : Sur les sites comme formation.chambres-agriculture.fr, accéder à l’éventail complet régional.
  2. Vérifier les conditions d’éligibilité : Certaines formations requièrent un statut particulier (exploitant, porteur de projet, salarié agricole).
  3. Constituer son dossier : Attestation de statut, certificat d’activité, justificatif du projet professionnel, inscription sur la plateforme dédiée (ex : Kairos pour les inscriptions Vivéa).
  4. Mobiliser les financements : Selon le cas, le plan de formation VIVEA, OCAPIAT (plan de développement des compétences pour salariés), le CPF ou encore les aides dédiées aux jeunes agriculteurs.

Un suivi administratif assure l’accompagnement du participant du début à la fin, avec parfois un rendez-vous préalable pour affiner le choix du module.

L’impact concret des formations sur l’activité agricole

Derrière l’intitulé parfois neutre d’une formation, ce sont souvent des changements tangibles qui s’observent. D’après une enquête APCA 2023, 64 % des participants à un module court déclarent avoir modifié au moins une pratique sur l’exploitation dans les six mois suivants. Quelques exemples :

  • Suite à une formation sur la pulvérisation raisonnée, réduction de consommation d’eau jusqu’à 30 % dans certains vignobles du Languedoc.
  • Après un module agritourisme, lancement de journées “portes ouvertes” avec un gain de chiffre d'affaires de 8 % constaté chez les vignerons de Gironde.
  • Augmentation de l’usage des outils d’aide à la décision (OAD) de 55 % chez les diplômés d’une session sur l’agriculture numérique (Source : APCA, 2023).

La diversité des retours d’expériences montre l’utilité de la formation courte pour franchir rapidement une étape ou diversifier son activité.

Enjeux spécifiques pour la filière viti-vinicole

La viticulture se distingue par des besoins techniques aigus et des impératifs de qualité accrus. Les Chambres d’Agriculture ont donc élaboré des modules sur-mesure qui font la différence.

  • Gestion intégrée des maladies et ravageurs : formations sur la lutte contre flavescence dorée ; adaptations face aux nouveaux pathogènes et aléas climatiques.
  • Valorisation œnotouristique : ateliers pratiques pour structurer une offre touristique pertinente et enrichir le lien producteur-consommateur.
  • Entretien du matériel viti-vinicole : sécurisation des pratiques, maintenance raisonnée.

À titre d’exemple, sur la seule région Nouvelle-Aquitaine, près de 1 800 viticulteurs ont été formés en 2022 à la commercialisation directe et au storytelling du vin (source : Chambre d’Agriculture Nouvelle-Aquitaine).

Nouveautés et tendances : vers une formation toujours plus accessible

Au fil des années, la digitalisation a transformé le secteur : webinaires, e-learning, communautés en ligne permettent désormais à des agriculteurs isolés de rester à la pointe, sans quitter leur exploitation. La crise sanitaire de 2020 a accéléré cette mutation : en un an, le recours aux formations à distance a bondi de +40 % (source : APCA).

  • Formation en visioconférence sur la gestion de la fertilisation organique : 120 participants connectés simultanément dans quatre départements différents.
  • Modules “Agriculture et données numériques” avec exercices pratiques sur simulateur en ligne.
  • Mise en réseau de groupes d’entraide entre anciens stagiaires pour partager astuces et solutions concrètes à l’issue des formations.

L’avenir donne déjà la priorité à la modularité et à un accès “à la carte”, avec la multiplication de micro-formations consultables “à la demande”.

Se former : un levier d’anticipation et de diversification

Investir dans les formations courtes et modules spécialisés des Chambres d’Agriculture, c’est intégrer la capacité d’évoluer avant même que les contraintes ne s’imposent. Que ce soit pour automatiser certains travaux, s’orienter vers l’agriculture biologique, ou professionnaliser la valorisation de son vin auprès du grand public, la formation continue structure l’esprit d’initiative. Elle forge la capacité à rester acteur de ses choix, dans une filière agricole et viticole en perpétuelle transformation.

Au final, savoir s’entourer et choisir les bons outils d’apprentissage porte ses fruits : un atout à cultiver, pour garantir l’avenir de nos fermes et de nos vignobles.

Sources utilisées : APCA (Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture), Chambres d’Agriculture Nouvelle-Aquitaine, VIVEA, OCAPIAT, Ministère de l’Agriculture.

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