Des défis techniques majeurs à lever
La gestion de la lumière et de la photosynthèse
Dans un système vertical, l’accès à la lumière devient rapidement un casse-tête. Les feuilles, naturellement organisées pour optimiser la captation solaire à l’horizontale, voient leurs apports lumineux modifiés, en particulier en couches basses. Des études conduites par Cornell University ont constaté que, dans les tours verticales, la diminution d’exposition peut réduire jusqu’à 35% la photosynthèse des feuilles inférieures. Résultat : des baies moins riches en sucres, une maturité hétérogène, et un goût moins prononcé.
Le contrôle du microclimat
La vigne est une culture très sensible au microclimat, notamment à la ventilation, à l’hygrométrie et à la température. Les systèmes verticaux accentuent les écarts entre zones basses (sujettes à l’humidité et aux maladies fongiques comme le mildiou) et sommets (exposés à des stress hydriques ou solaires). Adapter l’irrigation, la fertilisation et la gestion de la température exige des dispositifs complexes, souvent automatisés et énergivores, augmentant la dépendance à la technologie.
La mécanisation, entre ruptures et compromis
L’une des grandes forces de la viticulture moderne repose sur sa mécanisation : taille, palissage, vendanges… Or, les outils élaborés pour les rangs traditionnels fonctionnent difficilement sur des structures verticales. Le moindre changement implique des investissements lourds en R&D, ou une adaptation manuelle chronophage. Par exemple :
- Les machines à vendanger actuelles sont incompatibles avec des vignes en murs ou sur colonnes.
- La taille nécessite des interventions individuellement adaptées à chaque « étage ».
- L’application de produits phytosanitaires demande un matériel spécifique à la verticalité.
L’absence de standards industriels freine la massification des équipements, et donc la rentabilité à grande échelle.