La sélection clonale : transmettre l’excellence, renforcer la résilience
Comprendre la sélection clonale
La sélection clonale consiste à multiplier un individu végétal (un pied de vigne) choisi pour ses performances agronomiques et œnologiques particulières. Ce processus, débuté en France dès les années 1960, a permis d’améliorer de nombreux cépages emblématiques, en optimisant leur comportement face aux maladies, leur rendement et la qualité des vins obtenus.
- Objectif sanitaire : éliminer les individus porteurs de pathogènes latents (virus, viroses comme le court-noué, etc.)
- Homogénéité : garantir des plants aux caractéristiques stables et adaptées à la demande des vignerons
Impact sur la gestion des maladies
Des études (IFV, 2022) démontrent que l’introduction de clones certifiés, notamment exempts de viroses, réduit sensiblement les risques de pertes de rendement, pouvant aller jusqu'à 30 % sur une parcelle infectée par le court-noué (Vignevin Sud-Ouest). Les sélections massales, encore très utilisées en Bourgogne ou en Champagne, peuvent parfois présenter une variabilité sanitaire beaucoup plus large.
- 90% des vignes plantées ces 40 dernières années en France sont issues de sélection clonale (source : FranceAgriMer).
- En Champagne, la baisse de la maladie du bois (esca, Eutypiose) sur certaines exploitations atteint 40 % grâce au choix de clones plus tolérants et à la certification sanitaire du matériel végétal (Viticulture Œnologie Formation).
Limites et vigilance
La sélection clonale n’est pourtant pas sans risques. Un des effets de cette pratique – la réduction de la diversité génétique intra-parcellaire – peut rendre un vignoble plus vulnérable à l'apparition de nouveaux pathogènes ou à une évolution rapide des maladies existantes. Ainsi, certains experts plaident pour un équilibre subtil entre sélection clonale stricte et recours à la sélection massale ou à l’introduction réfléchie de clones différenciés.