Un coq, esquissé d’un trait léger et élégant, voilà la nouvelle icône de la marque Coquet de Mayenne, développée par le Gars Daudet, volailler abatteur à Fromentières. A compter du 2 décembre, un premier lot de cent coquets va être proposé aux clients dans les trois points de vente habituels (1).
Des coquets ? Quèsaco ? L’histoire des mots nous apprend que c’était l’ancien nom des coquelets. Et c’est celui retenu pour différencier ce nouveau produit. Nouveau parce que traditionnellement, les poussins mâles "frères de pondeuses" sont éliminés. Ces frères qui ne produisent pas d’œufs ont de faibles capacités à grossir pour faire de la viande. Ils sont donc considérés comme inutiles et seuls quelques reproducteurs sont sélectionnés pour fertiliser les œufs. Les poussins frères de pondeuses sont donc éliminés dès l’éclosion après avoir été sexés. Chaque année, 50 millions de poussins sont tués en France et autant en Allemagne. Toutefois, l’euthanasie des poussins mâles de race pondeuse sera interdite à l’horizon 2022.
A ce jour, la filière travaille sur le sexage in-ovo. Mais cette pratique revient tout de même à "produire pour détruire derrière", regrette Baptiste Daudet, dirigeant de l’entreprise. On détruit l’œuf, pas le poussin, mais on détruit. Les Coquets de Mayenne représentent donc une initiative à la fois "humanitaire" et permettant de répondre à la future réglementation.
A partir de décembre, on pourra donc déguster ces coquelets, certes plus petits que des poulets (600 à 800 g), mais tout aussi savoureux. Cette filière naissante est le fruit d’un travail collaboratif mené par Laval Mayenne Technopole (LMT), avec les partenaires du projet européen Food Heroes (le même que pour la viande de chevreaux). Ils se sont associés au lycée agricole de Laval (Agrocampus) et à l’entreprise Le Gars Daudet.
Essais probants : "C’est viable"
L’exploitation du lycée a conduit deux lots de poussins mâles de race pondeuse en 2019 et 2020 pour étudier leur croissance. Constat : ces volailles ont une production plus lente que leurs cousins de races à chair, il est pertinent de les élever neuf à dix semaines. Ils atteignent 600 à 800 g. Les essais ont été ensuite conduits chez un éleveur, pour étudier le comportement de ces coquelets au milieu de volailles standard. Ils ont été élevés en plein air (4 m2/volaille). Bilan : "Il n’y a pas eu de compétition particulière. Les courbes de croissance ont été les mêmes qu’en conduite unique." Et surtout, "c’est viable, pour l’éleveur, et pour nous". Le prix de vente sera forcément plus élevé : 11 à 12 €/kg.
"Les Coquets conviennent à des personnes seules ou à deux" expose Baptiste Daudet. Voire, plusieurs Coquets pourraient faire leur effet en remplaçant le chapon sur la table de Noël…