L’association Segrafo, qui promeut le séchage du foin dans l’ouest de la France, vient de réaliser une étude auprès de dix éleveurs équipés d’un système de séchage en bottes. Elle a permis de recueillir les “retours d’expériences” et préconisations de bonnes pratiques. État des lieux.
1- Un fourrage de qualité inférieure au séchage en vrac
Les teneurs en matière sèche avant séchage sont en général plus importantes qu’en grange chez les éleveurs sondés. Cela s’explique par la nécessité de sécher rapidement les lots. “C’est un séchage plus difficile parce qu’il y a plus d’hétérogénéité entre les bottes, cette hétérogénéité représente une difficulté pour le séchage,observe Antoine Vaubrun, conseiller technique à Segrafo. Il y a aussi des différences à l’intérieur de la botte, liées à la densité”.
“La conservation des feuilles des légumineuses et plus globalement de la qualité du foin peut ne pas être d’aussi bonne qualité qu’en séchage vrac, remarque François-Xavier Babin, l’auteur de l’étude. Cela demande une maitrise technique avancée, les éleveurs les plus pointus parviennent à obtenir une très bonne qualité de fourrage”.
2- Un investissement raisonnable
Un séchoir en bottes coûte en moyenne 58 000 euros raccordement électrique compris et permet de sécher (en moyenne) 125 tonnes de matière sèche (TMS) par an, et jusqu’à 200 tonnes grand maximum. Ce coût varie évidemment selon que l’on a fait le choix d’une installation en dur ou d’un séchoir clé en main. Dans le premier cas, l’investissement s’élève à 510€/TMS. Pour les séchoirs clés en main, il faut compter 50% de plus, soit 750€/TMS. Cette différence s’explique essentiellement par la part d’auto-construction.
3- Un coût de fonctionnement non négligeable
Le coût de maintenance du séchoir en bottes est très limité, il se résume au remplacement des courroies de ventilateur et du brûleur de fioul. Il y a par ailleurs peu de mécanisation supplémentaire. Toutefois “cela revient en général plus cher que le séchage en grange, surtout pour les équipements qui ne sont pas équipés de capteurs solaires”, glisse Antoine Vaubrun. Contrairement au séchage en vrac qui offre de la souplesse, il faut ici sécher rapidement un lot pour pouvoir sécher le suivant, ce qui occasionne des surconsommations énergétiques. “Le capteur solaire ou le recours à des énergies renouvelables est peu développé, mais des solutions existent”, indique François-Xavier Babin.
Les utilisateurs ont en réalité assez peu de données sur les coûts réels de la consommation d’énergie, car leur séchoir est généralement associé à d’autres ateliers, pour la consommation d’électricité ou de fioul.