Publié le
Mardi 5 juillet 2011

Le maïs sous film fait son festival

Plus de précocité, plus de rendement... D'après la société irlandaise Samco et ses distributeurs mayennais, cette technique de maïs semé sous film fait des miracles. Nous optimisons l'effet de serre du film plastique puisqu'on met d'abord la graine qu'on recouvre totalement, à la différence du film classique qu'on perce pour mettre le grain” explique Rodolphe Daval, responsable de Samco en France. En un passage unique, la machine conçue par la firme irlandaise sème, traite en pré-levée et déroule le film. Ensuite, le maïs arrivé à 8-10 feuilles va lui-même percer la bâche en poussant. De petits trous laissent passer l'eau, mais il est recommandé de “semer en conditions humides pour garder l'eau” indique Philippe Chazé, l'entrepreneur de la Boissière, partenaire local du fabricant. Cela dit, la bâche permet d'éviter l'évapo-transpiration, ainsi que la battance du sol en cas de grosse pluie. Au fil des jours, le film se désagrège.
Ce procédé entraîne une série d'avantages : “On gagne beaucoup en précocité. On peut monter à des indices de 380 voire 500. On peut semer plus tôt puisqu'on évite les gelées, donc on peut récolter plus tôt. Finalement, c'est un accélérateur de temps” décrit Rodolphe Daval. “Et les rendements sont améliorés.” Les chiffres avancés peuvent faire “le grand écart” au dire du commercial, mais en moyenne, “les rendements de maïs fourrage sont de 4 à 5 t/MS/ha de plus que sur un sol nu. Si le stress hydrique est important, la différence peut monter à 7-9 t/MS/ha. Mais on peut aussi faire autant de matière sèche... avec un mois et demi d'avance”. En maïs grain, on passe à 35 ou 40 quintaux de plus ! A chacun de faire ses calculs : le surcoût de l'implantation est de 350 €/ha (comprenant le film, le travail, le désherbage).

Gérer le désherbage
Parmi les contraintes, il faut des terres libres très tôt (15-20 mars), et parvenir à gérer le désherbage. “Si ce n'est pas maîtrisé sous la bâche, ça pousse fort” constate Hervé Tison, des Ets Dutertre (Ampoigné), en charge de l'approvisionnement et du suivi technique. Il est important d'implanter sur des parcelles saines. Ensuite, “on ne peut intervenir qu'entre les bâches. Donc on est obligé de bétonner en pré-levée. C'est un peu plus coûteux”. Le protocole de désherbage et le choix de variétés suffisamment vigoureuses comptent particulièrement.
D'abord dubitatif, Hervé Tison a été convaincu par les essais menés en Bretagne et en Vendée ces dernières années. 2011 marque la première année de commercialisation du concept en France, développé en Irlande puis en Europe du Nord depuis 2001. La porte-ouverte bien suivie ce 21 juin à la Bouchamps-lès-Craon en aura convaincu quelques autres : les maïs atteignaient déjà une hauteur d'homme (1,60 m à 1,80 m), selon les variétés. Sur le secteur, Philippe Chazé a semé 130 ha cette année.

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