La situation vécue en Sarthe ne s'est produite qu'une fois, en Maine-et-Loire. En 2006, Antoine Humeau, reporter basé à Angers, se voit exclu d'une réunion organisée par la FRSEA. Motif invoqué par le directeur de la FRSEA Jean-Paul Goutines : L'Avenir agricole est concurrent de L'Anjou agricole, le bulletin syndical. Les journalistes de la presse écrite, radio et télé locale, outrés, ripostent collectivement en menaçant de boycotter la réunion. La FDSEA de Maine-et-Loire aura, de son côté, mis des mois avant d'accepter d'envoyer ses communiqués et invitations à L'Avenir agricole. C'est une pression du Club de la Presse de l'Anjou par un courrier adressé à sa présidente d'alors, Christiane Lambert, qui finira par mettre fin à ce blocage. Depuis, les relations entre Antoine Humeau et la FDSEA sont cordiales.
En Loire-Atlantique, le syndicat majoritaire boycotte L'Avenir Agricole et ne l'invite à aucune réunion. Cependant, les relations sont cordiales sur le terrain, y compris lors de manifestations organisées par la FNSEA 44. Christian Evon, le journaliste, ne reçoit pas non plus d'invitation pour les sessions de la chambre d'Agriculture, mais peut y assister sans problème.
Cela rappelle la situation mayennaise d'il y a une quinzaine d'années. Au début des années 2000, la FDSEA n'envoyait aucune communication au journal. “En revanche, le président de la FDSEA, Patrick Bricaud, répondait si on le sollicitait” témoigne Rémi Hagel, journaliste à la rédaction. Patrick Bricaud n'est plus dans aucun syndicat aujourd'hui. Il se souvient : “C'était lié à l'histoire politique. La scission syndicale de 1982 a laissé des traces.” Avec le temps, les rancœurs se sont apaisées. “Les choses changent avec les générations” ajoute l'ancien président. Désormais, journalistes et représentants syndicaux se côtoient régulièrement. La chambre d'Agriculture organise un point presse à l'issue de chaque session. Preuve qu'il est possible, dans l'intérêt de tous, de vivre des relations apaisées.
La rédaction
