L’annonce officielle des lauréats du 5e appel à projets du Programme national pour l’alimentation (PNA) 2017 sera révélée ce vendredi au Salon de l’agriculture. Mais tout le monde en Mayenne salue déjà un lauréat : la Légumerie 53. Son projet “Structuration de filières alimentaires de circuits courts en Mayenne pour la restauration hors domicile” a été retenu parmi 316 candidatures déposées. Il pourrait ainsi bénéficier d'un coup d'accélérateur.
Les projets devaient répondre à quatre objectifs : la justice sociale, l'éducation alimentaire des jeunes, la lutte contre le gaspillage alimentaire, l'ancrage territorial et la mise en valeur du patrimoine alimentaire. L'entreprise de réinsertion a développé sa légumerie comme “un outil d'insertion socio-professionnelle” — “Dix femmes sont sorties de la structure pour retrouver un emploi l'an dernier.”
La légumerie se propose en support logistique pour approvisionner les cuisines collectives, en premier lieu les collèges et lycées. Elle travaille directement avec les producteurs et incite les cuisiniers à travailler les produits de saison. Elle favorise aussi “les liens entre producteurs, éleveurs, transformateurs et usagers et cuisiniers de la restauration hors domicile”. Le partenariat avec Ecla 53 (association d'éleveurs créée par JA, FDSEA et Elroc) favorise l'ancrage local et le développement des initiatives : une étude de faisabilité est en cours pour créer un atelier de découpe et de transformation à Ernée.
Une offre pour tous les producteurs mayennais
“C'est une reconnaissance pour les agriculteurs”, se félicite Elisabeth de Vitton, la directrice et créatrice de La Légumerie 53. Qui espère pouvoir désormais “avancer plus vite”, grâce à la mise en lumière par le PNA et un soutien financier (70 000 euros demandés pour les études de faisabilité). La Légumerie 53 compte une soixantaine de clients, qui ont déjà acheté 160 tonnes de légumes. Elisabeth de Vitton souhaiterait parvenir au même succès pour les autres productions locales, tous signes distinctifs (ou non) confondus. “Sur le site de la plateforme, il y a une offre globale, plusieurs prix, ce sont les cuisiniers qui choisissent.”
L'appui du Département, et son objectif de 50 % de produits locaux dans les collèges, a largement contribué, reconnaît la directrice, au succès du projet, qui semble faire des émules ailleurs : une cinquantaine de départements ont déjà visité la structure. “Les gens visitent mais repartent avec rien. Nous allons rédiger un guide des bonnes pratiques à destination des porteurs de projet, pour expliquer pourquoi, ici, ça marche.” Même si “on ne peut dupliquer l'initiative telle quelle ailleurs”, insiste Elisabeth de Vitton. “Il faut d'abord repérer, puis répondre aux besoins de son territoire”.
Frédéric Gérard