L’intérêt du séchage en grange est de tendre vers l’autonomie en récoltant un fourrage de haute valeur alimentaire. “Par rapport à un foin classique, on va aller chercher le foin plus tôt, plus jeune et donc plus riche”, détaille Antoine Vaubrun, animateur Segrafo. La fauche peut commencer plus tôt en saison, “dès que la hauteur d’herbe est de 25 cm, qu’on peut rentrer sur les parcelles et qu’il y a deux jours de beau temps”. Autre avantage de la technique, “on affourage au sec”, un plus pour les conditions de travail. Le temps de travail, de la fauche au stockage, est réduit. Une étude de la FDCuma de l’Orne montre qu’il est de 2,10 heures par hectare pour du foin ventilé contre 3 heures pour de l’ensilage ou de l’enrubannage monoballe. Question santé animale, “certains éleveurs diminuent leur frais vétérinaires par trois voire quatre.” Enfin, la qualité du lait s’en ressent “car les butyriques ne se développent pas”.
Les espèces fourragères les plus adaptés au séchage en grange sont la fétuque, la fléole, la luzerne, le trèfle blanc, le brome. Et bien sûr les prairies multi-espèces qui permettent de lisser la production. Les ray-grass tétraploïdes et les trèfles violet, trop riches en eau, sont à proscrire.
Sabine Huet