Une délégation de la FDSEA et JA devait rencontrer le préfet pour réclamer une “réelle simplification administrative” (Directive nitrates, installations classées, etc.). Des manifestants devaient attendre devant les grilles le compte rendu de l’entrevue. Mais du fait du climat social, notamment en Bretagne, le préfet et les services de police ont voulu jouer la sécurité. La ville de Laval était cerclée par des brigades de gendarmes mobiles et de CRS, mercredi soir. Deux brigades ont clos le quartier de la préfecture, bloquant l’accès des rues même aux passants. CRS et gendarmes, camions, murs et grilles mobiles, un dispositif que personne ne se rappelle avoir vu à Laval. Sans doute un peu démesuré. Pour prendre le contre-pied, les 240 agriculteurs mobilisés se sont rendus à cinq points du département pour contrôler les camions sur la provenance des produits (à Ernée, au Ribay, à Martigné, à Loiron puis La Gravelle, à Château-Gontier). Cinq camions ont été arrêtés -beaucoup avaient préféré patienter à l’aire de Montdevert- et ont été conduits devant les sous-préfectures. A La Gravelle, un camion Bigard transportant de la viande de porc espagnole a fait réagir les syndicats. Des CRS étaient sur place. “Le gouvernement parle de sauver les emplois, de sauver les abattoirs. Mais voilà ce qui se passe”, fulminaient Mickaël Guilloux et Yannick Vallée, responsables des sections porc et viande bovine à la FDSEA. Dans un communiqué le préfet a justifié ce déploiement par le coût des dégradations de précédentes manifestations “s’élevant à plus de 100 000 €”. FG
X