Publié le
Vendredi 21 juin 2013

Energie et travail, les enjeux majeurs des bâtiments d’élevage de porcs de demain

Malgré les difficultés et le vieillissement du parc, l'investissement dans les bâtiments est nécessaire. Les défis ont évolué : l'énergie et le travail arrivent au cœur des préoccupations.

De plus en plus d'éleveurs s'interrogent sur l'énergie consommée par leurs bâtiments, comme ici, chez Mickaël Verdier, à Congrier, dans le Sud-Mayenne (photo d'archive). L'exploitation ouvrait ses portes mardi dernier dans le cadre Innov'action.

Le parc bâtiment vieillit, à environ 21 ans en moyenne. Non seulement, il vieillit, mais “on a très peu de bâtiments récents” constate Patrick Massabie, de l'Ifip, lors de l'assemblée du Comité régional porcin, le 17  mai à Angers. Malgré le contexte économique difficile, il faut se projeter. Quels sont les rôles et défis des bâtiments aujourd'hui et demain ? Evidemment, permettre une production rentable. Mais aussi assurer des conditions de travail correctes, “ce qui n'était pas pris en compte il y a 20 ans quand on faisait un bâtiment”. Un critère devenu indispensable pour intéresser des repreneurs et vis-à-vis de la main-d'œuvre salariée.

2,5 tonnes de porcelets soulevés


Prendre conscience de la pénibilité du travail n'est pas anodin. Caroline Depoudent, de la chambre d'Agriculture de Bretagne, constate : “Au sevrage, quand on s'occupe de 460 porcelets, ça fait 2,5 tonnes à la fin de la journée. Un système pour les faire monter à votre hauteur pour la vaccination ou le tatouage, c'est une bonne idée.” La limite : ces aménagements restent bricolés et “dépendent de l'ingéniosité individuelle”. Mais cela est inévitable car il s'agit d'adapter le travail au travailleur. “Il n'y a pas d'éleveur type. Si monsieur mesure 1,80 m et madame 1,50 m, il faut trouver des systèmes qui se règlent en hauteur...”


Chauffer à l'eau chaude


Plus récemment, une nouvelle donnée s'est imposée : “Etre pris en compte par les riverains et la société.” Pour l'éleveur, la prise en compte de l'environnement se fera plus probablement par la réflexion sur l'énergie, et l'inévitable hausse des coûts. Patrick Massabie conseille d'ailleurs de réfléchir aux systèmes chauffés par eau chaude (et donc par une source de chaleur de son choix) plutôt que d'utiliser les radiants, qui rendent dépendant d‘EDF ou d’un autre fournisseur d'électricité.                                                                                                      

En post-sevrage, la ventilation représente 90 % de la consommation d'énergie. “Les ventilateurs continuent de consommer 50 % quand ils tournent à 10 %” explique Anne-Laure Boulestreau-Boulay, chargée de mission bâtiment-environnement filière porcine pour la chambre d'Agriculture des Pays-de-la-Loire et le Comité régional porcin. Des ventilateurs à consommation proportionnelle commencent à être testés. Un ventilateur sale et mal entretenu consomme 10 à 20 % d'électricité en plus. La première économie d'énergie se trouve peut-être là.

Rémi Hagel


Pour en savoir plus

Des documents pdf sur l'énergie en élevage : http://bit.ly/1a7vg5g

Rémi Hagel

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