Publié le
Lundi 21 décembre 2020

[C'était l'Avenir...] Aprochim : "On s’habitue à vivre sous séquestre"

Edition du 19 février 2016

Dans l'édition du 28 janvier 2011, le préfet de la Mayenne confirme à la presse la découverte d’une pollution aux PCB dans le secteur de Grez-en-Bouère. "Pas d'inquiétude, mais une vigilance accrue autour du PCB" titre le journal, en citant le préfet. En fait, un long combat (économique et sanitaire) commence pour les riverains et agriculteurs. L'usine Aprochim (décontamination de vieux transformateurs) niera sa responsabilité durant des années.

C’est l'entreprise Perreault, le 12 janvier, qui a alerté les autorités de traces de dioxines dans le lait collecté sur une ferme de la commune. Douze élevages laitiers sont sous surveillance. Quatre cents bovins seront abattus, des fermes mises sous séquestre, les producteurs en vente directe sans ressources.

En 2014, "cela devait être la fin de crise"

Le 19 février 2015, l’Avenir agricole revient sur cinq années de pollution industrielle. Entre-temps, "les deux tiers des exploitations touchées ont disparu"… Et des élus claironnent, en pleine terre d'élevage, qu'on peut "sans risques, faire des céréales". Cynique.

L'un des plus impactés par la pollution, Gaëtan Thomas, éleveur et négociant, raconte le quotidien sous cette cloche de plomb. Une première mise sous séquestre en 2011, puis une deuxième en 2012, malgré le rachat d'un nouveau troupeau. En 2014, "cela devait être pour moi l'année de la fin de crise. Les animaux étaient décontaminés..." Ce sera une rechute.

En 2015, il témoigne : "Vivre sous séquestre nous oblige à engraisser les bêtes jusqu'à 24 mois. Il y a un surcoût alimentaire." De nouvelles parcelles devaient lui permettre de réduire ce surcoût.

Rémi Hagel et Frédéric Gérard
Le journal
18 décembre 2020 - N° 51 - Notre dernier numéro
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