Non car il y a des cycles végétatifs qui ne sont pas adaptés. Si vous faites des produits d'hiver, c'est pour avoir des produits d'hiver adaptés au climat régional. Et si l'année prochaine on choisit des variétés mieux adaptés aux températures plus chaudes, on ratera nos cultures si on a un hiver normal. Ce que l'on va peut-être devoir rechercher désormais, ce sont donc des variétés passe-partout. C'est la recherche, l'expérimentation qui pourra répondre à cela. On sait s'adapter, mais dans des variations de températures qui sont dans le domaine du normal. Là, le dérèglement était beaucoup plus important, l'effet de chaleur durait quand-même depuis mi-novembre, c'est très inhabituel. Et puis pour avoir des récoltes échelonnées, l'implantation de choux ou de mâche se fait bien en amont. L'adaptation est beaucoup plus dure et beaucoup plus délicate. Il faut faire le point par rapport à la trésorerie des entreprises. Comme pour l'élevage, il faut une année blanche pour assainir les trésoreries qui en ont besoin. Sur le long terme, il faut un système assurantiel adapté à nos productions. Il faudra réellement avoir une dotation pour aléa qui soit digne de ce nom. Il faut à tout prix pouvoir provisionner afin de prévoir en vue des mauvaises années.
C'est une catastrophe. Cela touche aussi bien les Pays-de-la-Loire avec la mâche que la Bretagne avec le chou-fleur ou le Sud de la France avec la salade. Avec ce dérèglement climatique, les températures anormalement élevées, le cycle de vie est perturbé avec des variations allant de quinze jours à plus d'un mois d'avance, ce qui provoque un télescopage à la récolte ce qui entraîne de la surproduction. Le marché est saturé, les maraîchers sont contraints de vendre à des prix extrêmement bas, voire de jeter leur production. Et l'arrivée du froid permettra seulement de limiter l'ampleur de la catastrophe.