La session d'installation de la nouvelle Chambre régionale d'agriculture s'est déroulée à la préfecture de région, mercredi à Nantes. Dans le collège 1, les membres élus des cinq départements l'avaient déjà été lors des élections départementales. Ils ont été rejoints par les membres des collèges 2 (propriétaires), 3 (salariés), 4 (anciens exploitants) et 5 (coopératives) qu'il a fallu élire mercredi pour former la nouvelle CRA, forte de 48 membres (plus le représentant des forestiers). L'après-midi s'est déroulée l'élection du bureau, dont le nombre de membres a été porté de cinq à douze, comme le permet la loi. Le tandem Claude Cochonneau (président) - François Beaupère (1er vice-président) a été reconduit. (voir ci-dessous). Comme par le assé, un membre associé (salarié, coopérative, etc) pourra assister à la réunion mensuelle, pour faire valoir leurs compétences spécifiques sur tel ou tel sujet.
“On poursuit l'expérimentation de la régionalisation, comme le prévoit la loi, et on tirera le bilan dans trois ans” a commenté sobrement le président Claude Cochonneau. “C'est un processus assez codifié et l'Etat ne veut pas de modèle unique, certaines régions ayant quatre départements, comme la Bretagne, qui a une chambre unique et d'autres treize, comme l'Ile-de-Frtance, qui a opté pour une chambre inter-départementale”, poursuit le Sarthois, qui a suivi tout le processus en tant que président de l'APCA. La régionalisation conduit à regrouper le budget et le personnel, chaque département gardant des moyens opérationnels pour mener des actions sur les territoires, au service de tous les agriculteurs.
Convaincre plutôt que contraindre
“La Mayenne, qui a beaucoup hésité, a toujours dit qu'elle allait observer comment se mettait en place la nouvelle organisation avant de décider de nous rejoindre. Cette régionalisation un peu à la carte, c'est aussi l'intérêt de la démarche : elle permet d'enclencher un processus mais sans obliger tous les départements à s'y engager.” Ce qui constitue les moyens supports, comme les ressources humaines ou la paie, sont donc communs avec les Mayennais et mis à leur disposition au titre de la CRA. “On travaille avec eux sur plusieurs sujets. Par exemple à un plan ambitieux pour développer sur leur territoire les projets collectifs de méthanisation. Charge à nous de mettre les moyens humains pour renforcer les équipes mayennaises déjà présentes sur le terrain”, avance François Beaupère, qui préside la direction territoire.
“L'organisation politique à cinq départements se retrouve aussi dans la diversité syndicale”, lâche-t-il, la Confédération paysanne ayant créé la surprise en Loire-Atlantique en l'emportant de deux voix. “On a entendu le souhait de cette nouvelle majorité de vouloir affirmer une autre manière de voir les choses. La discussion s'engage...” commente Claude Cochonneau. “Soit on est dans la négociation, soit on est en conflit sur tous les points. Je choisis plutôt la première option, Dominique Deniaud aussi, je crois.”
Parmi ses axes de travail, la CRA s'attachera sans surprise au renouvellement des générations et à l'accompagnement des agriculteurs dans la recherche et l'innovation. “Il faut qu'on réinvestisse le monde de l'élevage, où il existe beaucoup de structures qui finissent par se faire concurrence en pensant que c'est la solution pour pouvoir exister. Or au final, c'est l'agriculteur qui paie”, conclut Claude Cochonneau.
Christian Evon