Publié le
Vendredi 3 juin 2016

Une centaine de personnes pour la liberté de la presse devant la Chambre à Laval

"Suite au boycott de L’Avenir agricole par la chambre d’Agriculture, au profit de son propre journal, Agri 53, lancé en début d’année, la Confédération paysanne et la Coordination rurale ont souhaité agir ensemble autour d’une manifestation de soutien à la liberté de la presse” ont expliqué Raphaël Bellanger, porte-parole de la Confédération paysanne et Olivier Chemin, président de la Coordination Rurale de la Mayenne.="text-align:>

Le rendez-vous était fixé devant la chambre d’Agriculture à Laval à 11h, sans banderoles syndicales. Pour seule arme : des journaux de presse locale et nationale que les manifestants ont déposé devant et sur des baies vitrées de la Chambre, aux portes closes [sous le prétexte du risque de présence d’éléments incontrôlés, prétendument signalés par la préfecture qui, il y a deux semaines ne craignait rien de ce genre en Mayenne]. Après quelques minutes d’attente, les portes s’ouvrent et les manifestants sont accueillis par Thierry Lanau, le directeur. “Nous pouvons vous recevoir en délégation” indique-t-il. Six personnes sont reçues dans le bureau du président, Stéphane Guioullier, jusqu’alors muet malgré les sollicitations exprimées de toutes parts pour obtenir plus amples informations.

“Nous attendons encore une réponse”


Pendant ce temps, des prises de paroles s’organisent dans le hall. “On a l’impression qu’on nous a détournés de l’argent” s’offusque un membre de la CR 53. “Oui à la démocratie, non à un syndicat d’Etat” scande Hervé Biard, ex-élu à la chambre d’agriculture de la Sarthe. Xavier Marteau, l’un des neuf agriculteurs membre du réseau pousse de l’herbe en Mayenne, a tenu à transmettre la méfiance partagée par ses confrères quant aux nouvelles décisions de la Chambre sur la diffusion des informations auxquelles il participe. “Nous avons questionné la Chambre sur cette décision, nous attendons encore une réponse…” Michel Perrier, ancien conseiller régional EELV a qualifié pour sa part ces pratiques comme étant “antidémocratiques”, “on ne peut pas les accepter”. “La Chambre obtient tout de même 65 % de financements publics…”a précisé quant à lui Hervé Rochard, agriculteur.

Remise en cause des paiements à la Chambre


“Stéphane Guioullier assume son choix politique” rapporte Raphaël Bellanger, “pour s’informer, deux choix s’offrent à nous : le site internet de la Chambre ou Agri 53.”


Le président de la chambre d’Agriculture a également souligné que le préfet avait approuvé les subventions données en 2015. Les réactions d’agriculteurs fusent dans le hall : “Nous devons remettre en cause les paiements donnés à la Chambre, établissement public, puisqu’ils servent à financer une revue syndicale”proposent quelques-uns. “J’aimerais entendre Guioullier s’exprimer devant nous de vive voix” affirme un autre. Quelques minutes après, le groupe est en route pour le bureau du président. Malgré tout, celui-ci refusera de s’exprimer en public, interdisant la prise d’images aux quelques journalistes voulant exercer leur métier. Pourtant, quelques heures plus tard, il décide de s’exprimer devant la presse (lire ci-dessous). A l’extérieur, un barbecue attend les manifestants qui ne “comptent bien évidemment pas en rester là”.


Lucy Moreau

Pour la première fois, Stéphane Guioullier tente de s’expliquer


Quelques heures après la manifestation, la presse locale a été conviée à une conférence de presse par la chambre d’Agriculture. Stéphane Guioullier, son président, a pris la parole sur ce sujet pour la première fois.

“J’ai considéré [l’arrêt de l’envoi à L’Avenir agricole des articles de la chambre] que c’était un non-événement… Nous avons crééun journal, à l’initiative du syndicalisme, en toute transparence. Les informations restent accessibles à tous sur notre site internet. Ce journal est au service du projet de la Chambre, il œuvre pour sa communication, la promotion de ses services et pour son aspect commercial. L’impôt Chambre ne progresse plus, les missions de service public se réduisent… On a besoin de se mettre plus au service des agriculteurs en leur proposant des prestations. C’est pourquoi on a fait le choix de transmettre désormais toute information en priorité à Agri 53.”

Un journaliste demande : “Est-ce le rôle d’une chambre consulaire de favoriser une publication plutôt qu’une autre ? Si la mairie de Laval décidait de ne donner les informations qu’àOuest-France ou qu’auCourrier de la Mayenne, l’un ou l’autre serait très fâché…” “D’autres syndicats se sont exprimés dansAgri 53, et nous sommes ouverts à toutes propositions” répond le président de la Chambre. “On ne se bat pas contre l’Avenir agricole, on se bat pour Agri 53.”

La Chambre a fait le choix de du favoritisme. Néanmoins, l’Avenir agricole continuera à informer ses lecteurs sur ces sujets qui vous sont chers, de manière, on le rappelle, totalement indépendante. Les échos des cultures et pâtures seront publiés, si tant est que la Chambre les mette à disposition, à temps, sur son site internet comme annoncé par Stéphane Guioullier.

Notre vidéo ici

Une centaine de personnes étaient présentes lundi matin. 

Quelques banderoles ont été apposé à la Chambre.

 

Thierry Lanau (au centre) le directeur de la Chambre, annonce qu'une délégation peut être reçue par le président de la Chambre. 

 

Pendant que la délégation est reçue, des prises de paroles s'organisent dans le hall du bâtiment.

La délégation revient après avoir pu s'entretenir avec le président de la chambre, Stéphane Guioullier.

 

Les manifestants décident d'aller le trouver dans son bureau pour qu'il s'exprime de vive voix et donne sa position sur la situation. (ce qu'il refusera de faire. Il organisera une conférence de presse plus tard dans l'après-midi, lire ci-dessus)

 

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Lucy Moreau

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