Disposition et orientation “Le bâtiment a été imaginé à partir du séchoir”, explique l’éleveur. La ventilation insuffle un air réchauffé grâce aux 1 200 m2 de panneaux solaires. “Pour capter le maximum de soleil en journée, et privilégier la meilleure ambiance pour les animaux, le bâtiment a été exposé est-sud-est” (longueur où se trouve la nurserie, le robot, les brise-vent). Ce qui permet de récupérer 1,5 à 2,25 kWh/m2/jour. Le séchoir étant composé en trois cellules de séchage, chacun de 186 m2. Pour l’esthétique (cadre extérieur), a été fait le choix de les enterrer de moitié. D’autres problématiques ont dès le départ imposé l’emplacement comme une évidence, précise Jean-Marc Pilet, du service bâtiment de la chambre d’agriculture de la Mayenne [lire en encadré]. Le service a ici réalisé son premier séchoir sur le département, avec l’appui de Yann Charrier, spécialiste qui travaille avec Ségrafo. Griffe et robot, seuls engins en hiver Le long du séchoir s’étend un couloir large. C’est l’unique, et c’est là que tout se fait. Les chargements, la distribution de la ration, etc. “L’hiver, je ne me sers pas du tracteur ni de la désileuse. Le bâtiment est fermé. On fait tout avec la griffe : on distribue le foin aux vaches, on paille aussi avec”, raconte Stéphane Desgranges. Le couloir de paillage fait seulement 1,5 mètre de large, afin que la griffe puisse descendre “tout faire” jusqu’au milieu de bâtiment. Les vaches ne manquent pas de place pour autant. Ni de confort. L’éleveur a choisi d’installer des logettes à bat-flanc amovibles et des tubulaires suspendus. Le robot de traite a été placé en haut de la stabulation (par rapport au relief du terrain). La laiterie est ainsi directement accessible. A l’autre bout du bâtiment, sont installées les génisses. Soit en aire paillée, pour les plus jeunes, dans l’alignement du séchoir, soit, en face, en logettes ; mais à parois fixes, “pour qu’elles s’habituent à tenir dans des logettes, il ne fallait pas de bat-flanc amovibles”. Un lieu de travail agréable Pas de tracteurs ni de machines, exceptés le robot et la griffe. Une circulation facilitée par un couloir unique et de nombreux passages d’hommes. Une nurserie à proximité de la laiterie, pour améliorer le confort de travail. Mais aussi, un bâtiment lumineux, agréable, avec des demi-pans en volets brise-vent. Le confort de l’éleveur est aussi pris en compte. Quant à la structure tout en bois : “Je trouvais que d’aspect, cela faisait moins froid. Et en 2010, il n’y avait pas de grands écarts de prix avec la ferraille”, précise l’agriculteur. “Le bois atténue aussi les vibrations, ce qui est appréciable avec la griffe…”
Le bâtiment a été pensé à partir de 2010. Exproprié pour les travaux de la future Ligne à grande vitesse, près de Laval, Stéphane Desgranges s’est vu proposer un nouveau site d’exploitation, à quelques kilomètres du précédent. Mais ces terres ne permettaient plus de poursuivre “un système traditionnel maïs-herbe”. L’éleveur a néanmoins accepté l’emplacement proposé par RFF (1), et s’est tourné vers un système 100 % herbager. Pour gagner en efficacité alimentaire, il s’est alors orienté vers le séchage de foin en grange. “Je m’y intéressais un peu avant, mais là, cela devenait une évidence.”