Publié le
Vendredi 20 décembre 2013

Quelques clés pour favoriser la présence d'auxiliaires sur l’exploitation

Neuf auxiliaires sur dix ne peuvent se passer des bords de champs”, rappelle véronique Sarthou, ingénieure agronome, invitée de l'association Base pour une journée technique sur la biodiversité, à La Pouëze (Maine-et-Loire, lire page ci-contre). “Pour 90 % des auxiliaires, c'est vital d'atteindre des micro-habitats une ou plusieurs fois dans l'année pour hiverner, se réfugier, se nourrir, s'accoupler ou pondre, détaille la spécialiste en protection des cultures. Pour les ravageurs, en revanche, ce n'est vrai que dans 50 % des cas.” Préserver ces habitats semble d'autant plus intéressant.
Les auxiliaires ont besoin de sites d'hivernation, d'estivation, de sites de refuges et d'alimentation. “Quand il n'y a rien à manger dans les parcelles, il faut prévoir de la nourriture (pollen, nectar), donc des fleurs et des pucerons à proximité de la parcelle”, rappelle Véronique Sarthou. Ainsi, il n'est pas absurde de concevoir des micropaysages ou micro-habitats : lisières, haies, bandes enherbées, bords de champs, talus, fossés etc.
Petit inventaire non exhaustif.
Plantes en polyculture. Les plantes en polyculture hébergeraient moins de ravageurs, car ils auraient plus de difficultés à les localiser et les quitteraient plus rapidement. La simple association de trèfle avec le chou permet par exemple de diminuer les attaques de mouches sur la plante.
Gestion des haies. Il faut éviter une gestion uniforme, ce qui détruirait des populations importantes d'insectes. Il est donc préférable de ne pas tailler les deux côtés la même année, ou alors de tailler par tronçons.
Bandes culturales. Avoir des fleurs à l'intérieur de la parcelle, c'est important, cela offre de la nourriture toute l'année.
Les bandes de cultures pièges permettent par ailleurs de réduire les attaques d'insectes. Entourer un colza tardif de colza précoce permet de concentrer les attaques de charançon des tiges et de méligèthes sur ce dernier, et préserver ainsi le colza tardif.
Cultures intercalées. En maraîchage, alterner carottes et poireaux permet de lutter contre les mouches. Le poireau entre deux cultures de fraises permet de lutter contre l'acarien du fraisier.
Utilisation des prairies. Savoir gérer les fauches dans le temps : fauche alternée, flexibilité de la date, fauche tardive des bordures. Garder des structures en bordure de parcelles, semis de bordures de fleurs sauvages.
Techniques de coupe adaptées. L'objectif est de réduire la perte de faune : privilégier les couteaux plutôt que les broyeurs rotatifs, avancer lentement pour laisser le temps à la faune de s'échapper de la parcelle, choisir la bonne hauteur de coupe.
Semis direct. Le semis direct permet de réduire l'attractivité pour les pucerons des céréales


Diversifier à bon escient



Diversifier pour diversifier ne suffit pas toujours, il faut faire attention à ce que l'on fait, certaines espèces peuvent abriter des ravageurs ou des maladies. Attention à ne pas mettre trop de fusain dans une haie par exemple. Il convient donc de diversifier à bon escient, et préférer la flore autochtone. Il faut aussi privilégier les aménagements connectés plutôt que la multiplication des aménagements. Par exemple, connecter une haie avec une bande enherbée à côté d'un fossé ou d'un cours d'eau, etc.


Mais tous ces aménagements sont une construction dont les effets sont sur le long terme.


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