Publié le
Vendredi 1 novembre 2013

Quel avenir pour les protéines végétales ?

Depuis 1993, les surfaces de luzerne ont été divisées par deux. Grâce au plan protéines, Coop de France déshydratation espère relancer sa culture pour atteindre 90 000 hectares.
Depuis 1993, les surfaces de luzerne ont été divisées par deux. Grâce au plan protéines, Coop de France déshydratation espère relancer sa culture pour atteindre 90 000 hectares.

La profession attend la répartition des 150 millions d'euros correspondant au couplage de 2 % des aides du premier pilier. Mais les attentes sont diverses alors que le soutien à l'autonomie fourragère est un enjeu fort pour l'élevage.

Le 24  octobre, Stéphane Le Foll a donné le coup d'envoi des discussions sur la répartition de ces fameux 150 M€ d'aides couplées (1 % = 75 M€) pour la production de protéines végétales. Le ministre de l'Agriculture a mis la proposition suivante sur la table : 103 M€ pour les éleveurs et 48 M€ pour les productions de grandes cultures, sous condition d'un retour à l'élevage à travers l'alimentation animale.

Selon les exigences européennes, seraient éligibles à cette aide couplée aux protéines végétales : pois, lupin, féverole, luzerne, sainfoin, trèfle, vesce, mélilot, jarosse et serradelle. Mais curieusement pas le soja.

Au final, plus il y aura de secteurs éligibles, moins les aides affectées à chacun seront importantes car l'enveloppe des 150 M€ n'est pas extensible. Les syndicats vont s'appuyer sur des groupes de travail pour faire une proposition, production par production. Ils devront rendre leur copie pour le 28 novembre. C’est après que le ministère de l'Agriculture tranchera, en tout état de cause avant la fin de l'année.

Une aide à la culture ou à la valorisation du produit ?

Le soutien des 2 % d'aides couplées ne serait accordé que pour créer une incitation à maintenir les niveaux actuels de production dans les régions concernées. D'un autre côté, le plan protéines, appelé de ses vœux par le ministre de l'Agriculture, les coopératives et les syndicats, se donne pour objectif d'augmenter la production totale de protéines végétales.

En relançant la culture de la luzerne, Coop de France déshydratation met en avant la sécurisation de l'approvisionnement des éleveurs en protéines. “90 000 hectares est un seuil critique que nous devons pouvoir atteindre” a déclaré son président, Jean-Pol Verzeaux. “Le plan protéines qu'on propose avec la Fop représente une chance historique pour la luzerne de stopper son déclin en France.” En vingt ans, ses surfaces ont été divisées par deux pour atteindre à peine 70 000 ha actuellement.

Les deux organisations proposent une aide couplée pour soutenir des projets s'inscrivant dans des démarches de filière. “Le soutien accordé aux productions de protéines végétales doit permettre, grâce à la contractualisation, de créer une réelle synergie entre les exploitations céréalières et les exploitations d’élevage” expliquent-elles.

Aujourd'hui, 70 % des protéines végétales consommées par les bovins, porcs ou volailles de l'Union européenne sont importés, souvent sous la forme de soja. En France, ce pourcentage est de 50 %. “Le marché existe pour ces filières car les débouchés sont nombreux, aussi bien en alimentation animale qu’en nutrition humaine et demain en biomatériaux. Ce sont les disponibilités qui limitent les débouchés” précise Coop de France déshy. “Le plan protéines bénéficie aussi bien aux producteurs en concourant à la stabilité de leur revenu, qu’aux éleveurs par l’amélioration de leur approvisionnement.”

Christian Evon



Christian Evon

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