Mardi, 9 000 canards ont été abattus dans un élevage de Précigné, en Sarthe. La présence du virus, faiblement pathogène et sans danger pour l’homme, a été détectée suite à un autocontrôle pratiqué par l’éleveur puis confirmé par les analyses du laboratoire national de référence. “Un lot de canards prêt à gaver devait partir dans un autre élevage. Il était testé depuis décembre” explique Christophe Mourrieras, directeur de la DDPP 72 (Direction départementale de la protection des populations). Dès lors qu’il y a mouvement de palmipèdes, le dépistage est systématique. Cette mesure, obligatoire, découle des épidémies de grippe aviaire qui ont touché le Sud-Ouest en 2016 et 2017 (1).
Une zone humide à risque
En Sarthe, pas d’inquiétude. “Il n’y a pas de cas clinique ni de contamination alentour.” Les mesures de protection se limitaient donc à un périmètre d’un kilomètre autour de l’exploitation, incluant une partie des communes de Précigné et de Notre-Dame-du-Pé. “Un seul élevage de pintades a été identifié sur cette zone protégée. Il a simplement attendu l’abattage des canards pour reprendre le plein air.” Déjà en novembre 2016, ces deux communes avaient fait l’objet de mesures de biocontrôle renforcées suite à la détection de nouveaux cas en Europe. Situées dans une zone humide, elles concentrent tous les risques par la présence d’une faune sauvage ou des oiseaux migrateurs.
“L’éleveur n’est vraiment pas responsable : c’est un pro de la biosécurité” tient à souligner Christophe Mourrieras. L’arrivée des mouettes sur ces terres sarthoises pourrait expliquer la contamination des canards prêts à gaver élevés en plein air. Une demande de tir scientifique est en cours pour procéder à des tests sur ces volatiles protégés. En attendant, l’exploitation est soumise à un vide sanitaire de 21 jours. “Sans activité économique, ce sera difficile. Mais l’éleveur est très sérieux, nous l’autoriserons sans doute à rentrer un lot pour le gavage qui est un atelier confiné.” Seul réconfort, l’exploitant a pu sauver un lot de 1 200 canards gavés et testés négatif. Ils sont partis chez l’abatteur.
Deux cas en Maine-et-Loire et un en Loire-Atlantique
La semaine dernière, deux cas d'influenza H5 ont également été révélés en Maine-et-Loire dans deux élevages de canards prêts à gaver, à Vihiers (6 500 bêtes) et Le May-sur-Evre (12 500 bêtes). Les cheptels ont été abattus vendredi et samedi derniers. Le département totalise cinq cas depuis septembre 2017.
Enfin en Loire-Atlantique, les résultats de prélèvements effectués dans un élevage de canards prêts à gaver, situé à Legé, ont mis en évidence lundi la présence de ce même virus H5. Quarante-huit heures plus tard, tout le troupeau (16 600 animaux) a été abattu. Une zone de contrôle temporaire dans un rayon de 1 km autour de l’exploitation a été définie sur les territoires des communes de Legé et Corcoué-sur-Logne.
Nathalie Barbe
(1) : Le dépistage avant mouvements de palmipèdes est reconduit jusqu'au 15 mars 2018.