1- L’installation-transmission
“Bientôt la moitié des agriculteurs vont être en retraite. On risque de connaître un grand changement du paysage agricole et rural. Le paysage français est façonné par l’agriculture... et par le manque d’agriculteurs ! Mais pour nous, ce n’est pas une fatalité”, expose Eudes Gourdon. L’Ardear, satellite de la Confédération paysanne pour les questions d’installation-transmission, y travaille.
“Il y a des candidats. Le nombre n’est pas tout l’enjeu” nuance Antoine Baron, en charge de ces questions. Mais ces candidats se perdent en route. “Les dispositifs d’installation existant sont performants sur la dernière partie (du parcours), mais on doit être plus performants sur l’émergence de projets, sur des projets qui ont encore besoin de maturité.”
L’effort veut être mené sur l’élevage. “Nous voulons montrer l’élevage heureux, pour attirer davantage.”
Politiquement, la Confédération paysanne “milite pour que le conseil régional soit plus à l’écoute de la diversité des structures” glisse Mathieu Courgeau, ancien porte-parole. Façon de dire qu’ils attendent un soutien. “La chambre d’Agriculture est l’interlocuteur légitime, mais vu l’enjeu des dix ans à venir, il faut mettre en commun les forces” argumente Antoine Baron.
2- La transition des systèmes agricoles
“On doit faire évoluer les systèmes agricoles pour rémunérer les producteurs tout en répondant aux attentes des consommateurs/citoyens. On travaille à réduire les pesticides et à réintroduire plus d’autonomie” explique Eudes Gourdon. “On a déjà produit des référentiels, sur la gestion des prairies, des nouvelles cultures. Maintenant, on doit le soutenir auprès des pouvoirs publics.”
L’Ardear va mettre en place une formation sur la gestion de l’eau, qui va apparaître cruciale. L’eau ne concerne pas qu’un usage agricole. “En Pays de la Loire, on va avoir un problème important d’approvisionnement en eau potable. Il faut prendre le temps de la réflexion, en collectif, pour sortir de l’irrigation du maïs. Aujourd’hui, on veut favoriser l’irrigation alors que ce n’est pas la solution. Il faudrait des cultures moins
gourmandes en eau” selon ces syndicalistes.
3- Le revenu
Pour installer des jeunes, il faut une rémunération. “On peut agir sur trois leviers : augmenter la valeur ajoutée (la bio, par exemple), répartir la valeur ajoutée et réguler les marchés. Sur la Pac, on veut une aide par actif plus que par hectare. On souhaite aussi une position claire du Conseil régional, qui ménage la chèvre et le chou : quelle agriculture veut-il privilégier ?”