A Bouvron (Loire-Atlantique), une trentaine d'entre eux a bloqué pendant quelques heures les entrées de la fromagerie Président. Ils ont rencontré le directeur de l'usine, Bruno Scotto, mais pas le responsable de la collecte, leur interlocuteur habituel.
“On demande 340 € en 2013”
“On lui a exprimé notre ras-le-bol et nos difficultés à se faire entendre par les dirigeants de l'entreprise”, explique le représentant des producteurs, Michel Bizeul. “On demande une hausse minimale pour atteindre 315 €/1 000 l en avril et mai et un prix moyen de 340 € sur 2013. C'est un minimum pour nous. On retrouve un peu la situation de 2008 en terme de marché et de prix des produits industriels, année au cours de laquelle on avait eu un prix de 338 €. La grosse différence, c'est que nos charges actuelles (énergie, soja, engrais, etc) sont beaucoup plus élevées. On espérait une mise à l'herbe précoce mais malheureusement, ce n’est pas encore de ce côté-là qu'on va pouvoir faire baisser notre coût alimentaire.”
Lactalis est accusée de prendre, au détriment de ses producteurs, des décisions unilatérales qui fragilisent leurs exploitations. C'est le cas de sa décision de prélever 5 €/1 000 l sur les factures de livraisons de lait de fin 2012. L'APLBL a fait parvenir à l'entreprise plus de 600 factures rectificatives concernant 22 millions de litres de lait livrés en octobre 2012. Lactalis leur a répondu que cet ajustement était indispensable et que ses comptes pour 2012 étaient clôturés.
L’APLBL veut négocier le prix du lait
L'APLBL, qui rassemblait fin 2012 plus de 1 200 producteurs, appelle les autres groupements professionnels de l'entreprise à rejoindre l'association afin de peser dans les négociations sur le prix du lait. “Les adhérents nous ont donné un mandat clair car seules les OP reconnues seront en capacité de négocier les modalités de définition des prix et des volumes avec les laiteries” explique Patrice Fauvel, producteur dans les Côtes-d’Armor et vice-président de l'APLBL. “Toute OP est légitime mais on soupçonne Lactalis de vouloir s'appuyer sur un groupement maison (Bridel), qui n'est pas encore officialisé, pour pouvoir négocier directement avec l'entreprise” complète Michel Bizeul. “Nous restons mobilisés et nous reviendrons très vite s'il le faut”, a-t-il lancé au directeur de l'usine de Bouvron avant de partir.