L’EARL Gautier conduit 8 000 m2 de bâtiments volailles (en huit unités) : six Louisiane de 1999 et deux Terre-Neuve avec jardin d’hiver. Ces derniers, destinés à la production de dindes certifiées, ont accueilli leur premier lot en décembre 2019 et février 2020. Les jardins d’hiver sont deux surfaces abritées et aérées, de 3 m de largeur, de chaque côté du bâtiment. Les ouvertures extérieures sont protégées par des rideaux régulés par une station météo.
Ces jardins d’hiver sont des aires de promenade, sans eau ; ni aliment, ni éclairage. Les animaux y accèdent par des trappes latérales du bâtiment. L’ensemble ajoute 40 % de surface supplémentaire aux dindes. Ainsi, le bâtiment fermé de 1 600 m2 atteint 2 240 m2, et le second de 1 400 m2 atteint 1 960 m2.
40 % d’économie sur le gaz
Le bien-être des dindes est pris en compte à plusieurs niveaux. Les fenêtres assurent une clarté naturelle de 3 %, s’y ajoute la lumière des trappes d’accès. Les rideaux extérieurs régulent la température. "Ils évitent qu’il y ait trop d’air frais l’hiver", décrit Marius Gautier, l’éleveur. "L’important est d’éviter les courants d’air." Le Terre-Neuve est équipé d’une ventilation statique, avec extraction haute par lanterneau. Six turbines facilitent le brassage d’air en été. Couplées à un système de brumisation haute pression, elles ont permis de passer le cap des canicules estivales.Les bâtiments sont très isolés (BEBC) : 6 cm d’isolant en polyuréthane sur les plafonds et les murs ; et 5 cm de polystyrène pour isoler les longrines. Résultat : même si le premier hiver 2020 n’était pas complet, on se dirige vers une économie de gaz de l’ordre de 40 %. C’est ce qui ressort aussi des premiers retours de la vingtaine d’autres bâtiments Terre-Neuve déjà en activité.
Le bâtiment est équipé de perchoirs-plateformes. On compte 2 m2 pour 500 dindes. Les dindes apprécient.
Seulement 0,6 % de saisie
Les résultats d’élevage s’en ressentent. A 17 semaines, les dindons pèsent 16 kg au lieu de 15 en standard, à 12 semaines, les femelles atteignent 7,5 kg contre 7 kg normalement. Autre bon résultat : "Il y a moins de griffures, c’est très net. Il y a une meilleure qualité de l’emplumement, donc moins de saisies. En temps normal, c’est 1 à 1,5 %. Là, on est à 0,6 ou 0,7 %", complète le technicien de l’élevage Yann Michel. Et les primes de qualité sont là : "La grille qualité de l’abattoir est confortée."
Une contrainte (il en faut bien) : le temps de nettoyage des perchoirs. Il faut compter deux heures. Pour le bâtiment entier, ça s’élève à 22 heures. "On fait un passage en plus parce qu’on applique du détergent partout."
Le coût du bâtiment s’élève à 315 €/m2. Il faut compter plus si on ajoute des frais d’enquête publique, le terrassement plus ou moins important, l’achat d’équipements, type pailleuse, etc.