Le média indépendant Disclose publie cette semaine une enquête en quatre volets sur le géant mondial du lait Lactalis. Au sommaire : pollutions, infractions sanitaires, évasion fiscale, etc.
"Plus de la moitié des usines du groupe laitier ont été ou sont toujours en violation du code de l’environnement", peut-on ainsi lire dans le deuxième volet de l’enquête, Pollution en bande organisée. En complément, un reportage d’Inès Léraud diffusé par France Culture revient sur la pollution de la Seiche en 2017, qui a déjà valu à Lactalis 250 000 euros d’amende. Le troisième volet s’intéresse quant à lui de près à la pratique (interdite) présumée par Lactalis du "mouillage du lait", mais aussi à "l’incorporation ‘d’eaux blanches’ obtenues par le rinçage des appareils de traitement du lait et des tuyauteries, dans les préparations de certains fromages". Pour le dernier volet, l’équipe a "étudié 113 documents ayant trait aux comptes annuels de sociétés détenues par Lactalis, qui semblent démontrer la mise en place d’un système d’évasion fiscale de certaines structures du géant laitier".
Les journalistes — Mathias Destal, Marianne Kerfriden, Inès Léraud, et Geoffrey Livolsi — ont épluché pendant plus d’un an des centaines de documents administratifs et publics, obtenus difficilement via des recours multiples à la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). Ce long travail leur permet de dresser un portrait peu flatteur mais sourcé de "l’ogre du lait" Lactalis, basé à Laval (Mayenne). L’enquête, en accès libre (en ligne sur lactalistoxique.disclose.ngo), est copubliée en France par Médiapart, Brut, France Culture et Envoyé Spécial, et en Angleterre par The Guardian.