Le Festival de la viande d'Evron délaisse les habits de fête, cette année. Et le port du masque sera obligatoire. Les organisateurs ont voulu apporter des garanties à l'Etat pour pouvoir maintenir la vente des animaux présentés. Il n'y aura ni foire commerciale, ni public autorisé. L'édition 2020 se concentre sur une seule journée, celle du vendredi. “C'est la journée des classements. On sera le 4 septembre. Le travail et l'école auront repris, cela limitera le nombre de visiteurs”, souligne le président Jean-Yves Renard. “Il pourrait peut-être même y avoir les départs [des bétaillères] avant 19h00.”
La buvette, elle aussi, est maintenue. On y scelle parfois les prix de vente. “Mais il ne faudra pas rester autour. Une fois commandé, il faudra aller consommer plus loin.”
“Chaque élevage représenté au minimum du minimum”
Ne seront autorisés sur le champ de foire que les professionnels: “Les éleveurs, les acheteurs, les bouchers...” Le jury pourra être composé de ses habituels membres belges. En revanche, “la famille, les copains qui viennent donner un coup de main, les lycéens qui aident les autres années pour les soins aux animaux sont invités à ne pas se déplacer... Chaque élevage devra être représenté au minimum du minimum.” Les ensilages en cours devraient limiter la présence d'éleveurs non exposants, se rassure le président.
On compte autant d'inscrits que l'an dernier, avec 135 élevages, mais 70 animaux en moins, soit 396 au total.
“Les prix de l'an dernier reconduits”
Aux quatre coins de la France, les concours d'animaux de boucherie sont jusqu'ici maintenus. Leur fonction commerciale a prévalu - les éleveurs s'y déplacent en espérant des plus-values.
A Saulieu (21), à Saint-Léonard du Noblat (87), “les prix de l’an dernier ont été reconduits”, indique Jean-Yves Renard, également président de la fédération nationale des concours d’animaux de boucherie. Cette semaine, Forge-les-Eaux (76) et Sancoins (18) devaient se tenir à leur tour. Tous ces événements se limitent à une seule journée; certains, comme Saulieu, ont même changé de dates, afin de privilégier une organisation en fin de semaine et dissuader les traditionnels curieux du week-end.
“C’est sûr, c’est moins festif, concède Jean-Yves Renard. On se retrouve plus dans une ambiance de foirail ou de marchés aux bestiaux.” Mais cette ambiance très professionnelle apporte aussi des garanties futures à l'Etat. Le Festival d'Evron veut se montrer “bon élève”. Le respect des mesures imposées “conditionne l’organisation ou non du concours de Noël”.