Quelle que soit la taille du troupeau, les résultats des performances techniques montrent des améliorations possibles sur la productivité (kg/UGB) : la moitié des élevages sont à moins de 380 kg et un quart à moins de 350 kg. Ces kilos peuvent être gagnés sans beaucoup de dépenses, permettant ainsi de diminuer le coût de production. L’abaissement de l’âge au premier vêlage, le raccourcissement des périodes improductives, la diminution de la mortalité peuvent permettre des gains importants. L’amélioration de l’autonomie alimentaire doit permettre de réduire le coût alimentaire et d’être moins dépendant aux fluctuations de prix. Le parc matériel semble suivre en naisseurs engraisseurs la taille des troupeaux réduisant l’effet dilution par le volume. La gestion des investissements, les choix de système fourrager et d’équipement influencent le poids de cette charge qui demeure un mal nécessaire.
Des progrès sont possibles
Des coûts de production variables
Chez les naisseurs engraisseurs le coût varie de 201 € à 509€ par 100 € soit un écart de 1 à 2,3. Il existe une corrélation entre le produit et le coût de production. La productivité par UMO est forte chez les engraisseurs (139 T) et limitée chez les naisseurs engraisseurs (NE) à 42 T et les naisseurs (N) à 33 T. Dans chaque système, les écarts de productivité sont importants (33 à 109 vaches en NE)
SystèmeNaisseursNaisseurs engraisseursNaisseurs engraisseurs + achatEngraisseurs de taurillons
Nombre d’élevages791413139
Coût de production €/100Kg 408334261191
Produit376315257199
Rémunération en SMIC/UMO0,951,051,502,52
La démarche de calcul des coûts de production prend en compte l’ensemble des charges, y compris la rémunération des facteurs de production (foncier, capitaux propres, travail). Le coût de production est rapporté aux 100 kilos vifs produits sur l’année. La rémunération s’exprime en nombre de SMIC/UMO exploitant . Il varie entre système et entre élevages du même système (tableau 1)
Réduire le coût de production
Même si souvent plusieurs facteurs interviennent en même temps, le coût de production maîtrisé et faible intervient dans 70% des cas de bonne rémunération. Une bonne productivité par UMO qui doit permettre une dilution des charges de structure se situe à 34%, un bon produit à 29%. Mais une faible productivité peut être compensée par une rigueur des charges (12%) et un coût de production élevé par un fort produit dû aux aides et au prix de vente (7%).
Un travail statistique sur les 290 élevages a permis de définir un certain nombre de trajectoires efficaces (plus de 1,5 SMIC) .
L’importance du coût en naisseur engraisseur
Une analyse plus fine de l’échantillon le plus fourni (141 données) des naisseurs engraisseurs permet de confirmer le rôle du coût de production dans la rentabilité de l’atelier. Le tri sur la rémunération en trois tiers montre des écarts importants de rémunération (2,25 SMIC). Les tailles d’atelier et les volumes produit sont identiques (tableau 2)
1/3 Inférieur1/3 SupérieurEcart
Rémunération en SMIC/UMO-0,052,20-2,25 *
Effectif4747
Nombre de vêlages/UMO68653
Productivité en kg/UGB377391-14
Productivité en kg/UMO4373943783-44
Coût de production(€/100kgvv)36429569 *
Approvisionnements animaux 574017*
Approvisionnements des surfaces 28244
Frais d'élevage32275 *
Frais divers de gestion24195 *
Bâtiment28199*
Mécanisation856322*
Travail 62611
Foncier et capital 4943 6*
Produit total (€/100kgvv)304320-16
Produit hors aides209217-8
Aides8791-4
L’écart de rémunération vient en grande partie de l’écart du coût de production (69€) et un peu du produit (16€). Les écarts sur tous les postes de charges sont significatifs sauf celui des surfaces. La mécanisation et les concentrés pèsent le plus. La production à l’UGB est légèrement supérieur (+ 14kg) mais avec une grande variabilité.
Une productivité minimum
Les résultats de tous les élevages passés en formation depuis fin 2010 ne montrent aucune corrélation entre la rémunération et le volume de production. La faible rentabilité ne doit donc pas être systématiquement associée à une faible productivité de la main d’œuvre. Cependant, un volume de production minimum est sans doute nécessaire pour amortir certaines charges de structure (bâtiment, gestion, travail..) Ce niveau minimum n’est pas facile à cerner. Certains petits élevages au prix d’une grande rigueur peuvent obtenir un résultat économique satisfaisant. La séparation de l’échantillon des naisseurs engraisseurs en 3 classes confirme l’importance de produire un minimum, et qu’au-delà, l’augmentation des volumes produits en système allaitant ne se traduit pas mathématiquement par une meilleure rémunération.(tableau 3)
Nombre de vêlages par UMOmoins de 45de 45 à 65 plus de 65
Nombre d'élevages176063
Nombre de vêlages / UMO395581
Production en kg par UMO284903690050625
Rémunération SMIC/UMO0,881,151,02
Produit atelier € par 100 kg332318307
Coût de production372336324
Coût de production hors travail277268274
Charges de structure158156156
Les ateliers de moins de 45 vaches par UMO sont moins efficaces, leur coût de production est nettement supérieur à ceux des 2 autres groupes. Le coût du travail explique deux tiers de l’écart. A noter que le poste mécanisation est semblable dans les trois groupes ( 73 à 76 € par 100 kg). Les charges de structure semblent se comporter comme des charges proportionnelles. Le produit supplémentaire des petits ateliers ne compense pas l’écart de coût avec main d’oeuvre. Ces données nous montrent que produire moins de 30 000 kg par travailleur est pénalisant. Au-delà la taille n’est pas un facteur d’explication des écarts.