S'organiser tôt
Pour bien démarrer la saison, l'éleveur conseille de mettre en place les clôtures des parcelles avant février, de manière à pouvoir sortir les animaux dès que possible. “Si on attend qu'il fasse beau pour faire les clôtures, on perd une à deux semaines.” Une fois les paddocks en place, ils seront gardés pour l'année. “De janvier à février, on fait les déprimages, d'avril à juin, les vaches tournent sur la surface de base, et en juillet et août, on intègre les paddocks complémentaires.” Avant le démarrage de la pleine pousse, le déprimage est une étape à ne pas négliger. Précoce et rapide, l'exploitation de l'herbe se fait avant le stade épis à 10 cm, pour favoriser le tallage et remettre toutes les parcelles à niveau. La saison peut alors démarrer. Un repère ? “Quand les merisiers fleurissent, il faut commencer le pâturage”, sourit Joseph.
Quand retourner sur les paddocks ?
“Au départ, on tâtonne mais ensuite, l'œil se fait et on repère vite si le stade de la pâture est bon”, rassure Anne Marquet. Au printemps, suivant le type de prairies et les conditions climatiques, il faut compter trois à cinq semaines pour que l'herbe repousse, et deux mois en été et en hiver. Entre deux tours, l'herbe doit avoir le temps de refaire des réserves. “Tant que le haut des feuilles est carré, il ne faut pas y revenir.” En revanche, il ne faut pas faire pâturer de l'herbe plus haute que 18 - 20 cm. “Sinon, les vaches gaspillent, font des refus et on accumule du retard sur les autres paddocks.” Mieux vaut alors débrayer la parcelle et faire des stocks de foin et d'enrubannage, préconise l'animatrice. Au printemps et en été, Joseph déconseille de faire pâturer en dessous de 5 cm, “les racines risquent de sécher sous l'effet du soleil”. A l'automne, on peut descendre en dessous des 5 cm jusqu'à ce que les premiers refus soient entamés. Tout au long de la saison, un tour régulier des prairies s'impose pour décider de garder l'ordre des paddocks initialement prévu ou de changer au cas où une parcelle ait poussé plus vite. “On marche beaucoup, avec ce système”, s'amuse Joseph Fétiveau.
Sabine Huet