“Depuis 2009, les investissements réalisés par les éleveurs de porcs ont permis d'économiser plus de 20 GWh/an, soit presque 20 % de la consommation d'électricité de la ville de Rennes” se félicite Philippe Bizien, vice-président de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB) et président du Comité régional porcin.
75 euros par an pour une truie
La fragilité du réseau électrique breton et les menaces de black-out en période de forte consommation hivernale ont incité les partenaires institutionnels à agir. Sur la période 2009 - 2013, le Plan de performance énergétique a mobilisé 22,6 millions d'euros, dont 18,5 millions d'euros apportés par l'Etat et le reste par le Feader. Plus de 2 000 exploitations (dont la moitié en volailles) ont été aidées, 279 étant soutenues par le conseil régional.
L'IFIP estime que l'énergie représente 75 euros par truie présente et par an, et que la facture pourrait grimper jusqu'à 130 euros en 2025 ! En production porcine, les deux postes clé de consommation énergétique sont dans l'ordre le chauffage (46 %) et la ventilation (39 %).Dans les bâtiments existants, les équipements performants destinés à réduire les performances énergétiques sont les suivants : ventilation double flux, éclairage et isolation, pompes à chaleur, etc. L'action se poursuit cette année et le conseil régional y consacre un million d'euros.
Grâce à des campagnes de mesures dans de nombreux élevages, l'IFIP a montré qu'un large éventail de solutions techniques s'offrait aux éleveurs. “Les ventilateurs économes offrent jusqu'à 85 % d'économie”, souligne Yves Salaün, de l'Institut du porc. “Dans notre station à Romillé (Ille-et-Vilaine), des tests ont mis en évidence l'intérêt de l'usage de niches pour porcelets en maternité et en post-sevrage”.
Les OP y consacrent des moyens
“Pour nous, ces solutions répondent en premier lieu à des raisons économiques car si on diminue les charges qui pèsent sur nos élevages, on va gagner en compétitivité” insiste Philippe Bizien, producteur de porcs dans le Finistère. “Les OP l'ont bien compris, avec des moyens humains dédiés à l'énergie, en particulier lors de la phase de conception du bâtiment. On estime que les techniciens bâtiments des OP y consacrent 10 % de leur temps de travail.”
C'est même le double à Prestor comme l'explique le conseiller bâtiment, Jérémy Stéphan. “La gestion du dossier énergie représente l'équivalent d'une personne à temps plein. On a deux conseillers qui sont agréés pour faire les diagnostics Diaterre (130 réalisés actuellement, soit un engagement de 30 % des adhérents), sans oublier la veille technologique.”
L'UGPVB rassemble neuf organisations de producteurs de porcs, soit 5 700 élevages au total et 16,5 millions de porcs commercialisés par an. “Depuis 2012, nous sommes engagés dans le dispositif EcoWatt pour réduire la consommation énergétique en période de grand froid et nous participons au projet de responsabilité sociétale piloté par le CRP de Bretagne ID2, initié en 2001. Enfin, 60 % des unités de méthanisation en service dans la région sont en lien avec des élevages de porcs” conclut Philippe Bizien.
Christian Evon