Lors de sa dernière assemblée générale, l’UNICID a élu pour trois ans un transformateur, en la personne de Philippe Musellec, à la place d'un producteur, Thomas Pelletier, selon le principe d'alternance qu'elle s'est donnée. "Je prends la présidence de l'Unicid à un moment où les efforts qui ont été entrepris il y a quelques années commencent à porter leurs fruits. La filière commence à renouer avec l'équilibre après de longues années de déficit économique. Il reste du travail mais la filière s'est dotée des outils indispensables à son développement : l'institut technique fonctionne bien et apporte l'appui technique dont les acteurs avaient besoin tant au verger pour produire des pommes de qualité ou réduire les intrants, qu'à la cave pour améliorer la réception et l'élaboration des cidres. Certains défauts peuvent être éliminés tandis que la richesse aromatique des cidres progresse." L'autre effort majeur de la filière depuis cinq ans est la communication. "Nous avons ciblé la radio comme support et uniquement la radio -sauf les chaînes publiques, interdites de promotion de l'alcool- avec une campagne cette année sur le ton de l'humour et l'idée que le cidre se boit n'importe quand, et même à l'apéritif."
Une rentabilité améliorée des vergers
La filière renforce sa qualité à tous les niveaux et communique. Mais encore faut-il que le produit corresponde à l'attente des consommateurs. "Nous travaillons actuellement sur la modification du décret qui fixe les caractéristiques des cidres et qui date de 1953. Le "brut" y est défini avec une teneur en sucres résiduels trop bas pour le goût actuel, alors qu'il doit être la référence. L'idée, et toute la filière est d'accord sur ce point, est de définir une qualité extra-brut qui correspondrait au brut actuel et de définir le "nouveau" brut comme un intermédiaire entre le brut actuel et le doux." La meilleure rentabilité pour les producteurs découle d'abord de l'amélioration générale de la santé de la filière, même si le prix à la tonne a un peu augmenté. "Pendant un temps, les coopératives ne pouvaient pas payer les pommes plus cher. Par contre, l'augmentation du rendement et de l'incitation à agrandir les vergers -ce qui permet de réduire le coût de la mécanisation à l'hectare - rendent l'activité plus rentable. Un travail de restructuration du verger cidricole a également été entrepris avec FranceAgriMer, ce qui permet à la filière d'équilibrer aujourd'hui sa production par rapport au marché." D'ailleurs, malgré le prix des céréales, on plante des grands vergers aujourd'hui.