C’est l’histoire d’une éleveuse bien connue dans son canton et bien connue aussi dans le milieu agricole de son département. Fabienne Davy, présidente de la FDSEA sur son canton de Durtal, était aussi déléguée MSA depuis plusieurs mandats. Aux dernières élections, en janvier, elle n’a pas été réélue dans le collège 1 (exploitants) où elle était candidate. Il faut dire que les cartes ont été rebattues avec la loi NOTRe qui a doublé le périmètre de son canton.
"Petits arrangements"
Mais l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne Jean-Claude Besnard a dressé un sourcil lorsqu’il l’a vue siéger au titre de la MSA, lors de la dernière réunion CDOA. L’explication est la suivante : la société Inf’agri, qui édite le bulletin syndical hebdomadaire L’Anjou agricole, et qui a été élue dans le collège 3 (employeurs), l’a mandatée pour la représenter à la MSA. Jean-Claude Besnard dénonce des "petits arrangements".
En réalité, "une structure a le droit de mandater qui elle veut pour la représenter, c’est le code rural qui le dit, à condition que cette personne soit sur la liste des électeurs de la MSA", précise Anne Gautier, la présidente de la caisse de Maine-et-Loire. "Cela permet d’avoir quelqu’un sur notre secteur de Durtal, il n’y avait plus personne", complète Fabienne Davy. Rien d’irrégulier, donc. Mais pour la Confédération paysanne, "la volonté et la persévérance personnelle de madame Davy à être présente au conseil d’administration de la MSA, et par ricochet en CDOA, semble primer sur le résultat des élections au détriment de tout respect des règles démocratiques".
"Parfois on en a marre"
Dans son courrier à la MSA, la Confédération paysanne dénonce aussi un manque de "transparence démocratique". A l’issue du dépouillement, "il a été communiqué une liste de délégués élus, mais il n’a pas été possible de consulter le procès-verbal détaillant et indiquant le nombre de voix obtenues par chaque candidat", s’insurge le syndicat qui aurait formulé pourtant plusieurs demandes. "Il nous a été transmis une extraction de fichier incomplète concernant seulement quelques candidats."
"Ce n’est pas une grosse affaire, admet l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne Eudes Gourdon. On ne peut pas passer notre temps à tout dénoncer, ce n’est pas notre boulot, seulement, parfois on en a un peu marre".