Installé depuis dix-huit ans, Mickaël Evain est à la tête d'un troupeau de 400 brebis, pour une surface de 95 ha : 15 ha de cultures, tout le reste en herbe. Il l'avoue lui-même : sans ses trois chiens de troupeau, dont il évalue l'apport en termes de travail entre 0,5 et 0,8 UTH, il ne pourrait pas s'en sortir seul. “Je suis passé à la race Romane en 2010. Avant, j'avais des croisés Rouge de l'Ouest x Charollais, mais je devais éponger beaucoup car la Rouge n'est pas une race qui désaisonne naturellement, d'autant plus que je produis des agneaux en contre-saison”, explique l'éleveur. N'obtenant pas de bons résultats et les traitements hormonaux ayant un coût, il a
décidé de changer de race.
décidé de changer de race.
Maternelle, prolifique et laitière
Son choix s'est porté sur la Romane, une race qui désaisonne naturellement, ce qui lui évitait d'avoir à poser des éponges. Mais a contrario, la Romane est mal conformée. “Je dois donc mettre dessus des béliers à viande pour continuer à sortir des agneaux correspondant à la démarche qualité dans laquelle je suis engagé.” Ce qu'il a perdu en conformation, il l'a largement compensé en kilos de viande produits, en sortant beaucoup plus d'agneaux.
Tout le renouvellement s'est fait par achat extérieur. Les deux premières années, les cent agnelles par an venues de Brive-la-Gaillarde ne lui ont pas donné satisfaction. “Elles ne me convenaient pas, en raison de trop petits gabarits.” Il décide alors de faire confiance à un élevage inscrit d'Ille-et-Vilaine, à raison de 70 à 80 agnelles par an, tout en gardant une vingtaine de croisés Romane x Ile de France de chez lui. “Je suis allé voir l'éleveur avant de me décider à lui en acheter. Avec une seule provenance, le gros avantage se situe bien sûr du côté sanitaire.”
Il s'appuie sur trois périodes d'agnelage : environ 160 de début novembre à mi-décembre, avec la forte demande à Pâques 110 à 120 en février - mars, et environ 150 en juin et jusqu'à début juillet. “Je souhaite faire davantage d'agnelages à l'automne, mais je ne peux pour le moment pas loger plus de 250 brebis à cette période.” D'où la construction d'un second bâtiment qui lui permettra aussi d'améliorer ses conditions de travail. “L'agrandissement de la bergerie me permettra d'augmenter d'une centaine de brebis, sans doute dès 2019.”
Tout le renouvellement s'est fait par achat extérieur. Les deux premières années, les cent agnelles par an venues de Brive-la-Gaillarde ne lui ont pas donné satisfaction. “Elles ne me convenaient pas, en raison de trop petits gabarits.” Il décide alors de faire confiance à un élevage inscrit d'Ille-et-Vilaine, à raison de 70 à 80 agnelles par an, tout en gardant une vingtaine de croisés Romane x Ile de France de chez lui. “Je suis allé voir l'éleveur avant de me décider à lui en acheter. Avec une seule provenance, le gros avantage se situe bien sûr du côté sanitaire.”
Il s'appuie sur trois périodes d'agnelage : environ 160 de début novembre à mi-décembre, avec la forte demande à Pâques 110 à 120 en février - mars, et environ 150 en juin et jusqu'à début juillet. “Je souhaite faire davantage d'agnelages à l'automne, mais je ne peux pour le moment pas loger plus de 250 brebis à cette période.” D'où la construction d'un second bâtiment qui lui permettra aussi d'améliorer ses conditions de travail. “L'agrandissement de la bergerie me permettra d'augmenter d'une centaine de brebis, sans doute dès 2019.”
L'agneau du pays nantais : un exemple de filière courte
Toutes les brebis vides ou en gestation sont dehors les quinze derniers jours avant l'agnelage. Elles sont au pâturage, avec une complémentation sous forme d'enrubannage, “s'il n'y a pas d'herbe, comme c'est le cas actuellement”. La transition alimentaire s'effectue en bâtiment deux semaines avant les agnelages. “Je commence par leur donner des céréales et un correcteur azoté, pour arriver progressivement à 1 kg de céréales (orge et triticale cette année) et 500 grammes de correcteur azoté/jour par brebis en pleine lactation”. Avant le tarissement, les agneaux restent 70 jours sous la mère. Durant cette phase, ils ont le nourrisseur à disposition à volonté, avec du concentré. L'engraissement se fait soit avec de l'aliment du commerce, soit avec un mélange céréale - correcteur azoté.
En moyenne sur l'année, l'éleveur obtient des poids de carcasse pour les agneaux de 18,5 kg, ce qui se situe dans la moyenne du groupement Ter'élevage. Président de l'association L'Agneau du pays nantais, Mickaël Evain commercialise 45 % de ses agneaux dans cette démarche de qualité locale. “Nous sommes neuf éleveurs et nous commercialisons près de 2 000 agneaux par an. Nous avons un prix fixe de 7 euros du kilo. On fournit une vingtaine d'artisans bouchers.”
Christian Evon