Publié le
Vendredi 28 novembre 2014

Ils ont choisi l'affouragement en vert

Emmanuel et Jean-Pierre Girard ont la chance d'avoir un parcellaire groupé. Pratique, pour faire pâturer leurs 90 Jersiaises. Et pourtant, ils ont opté pour l'affouragement en vert, en complément, il y a deux ans. “Notre troupeau s'est étoffé au fil des années, et 90 vaches sur une prairie, c'est du piétinement, notamment quand il y a des averses”, explique Emmanuel Girard, qui apprécie d'avoir des parcelles “propres et productives”. Des prairies qui vieillissent mieux, c'était le motif n° 1 de ce choix. Chaque jour, ils passent une trentaine de minutes à récolter l'herbe fraîche qu'ils vont distribuer à leurs laitières. Autre avantage, “la prairie repousse beaucoup mieux qu'en pâturage. Plus on coupe l'herbe, plus elle repousse !” Sur les semaines de pousse, le rendement semble largement supérieur : de l'ordre de 1,5 tonne de matière sèche à l'hectare en moyenne. Soit 20 % en plus. “C'est un bon moyen d'atteindre l'autonomie en protéine”, estime Jean-Pierre. Contrairement au pâturage, les vaches ne trient pas. Chaque jour, elles ingèrent donc la même chose, “la ration est plus équilibrée est plus régulière, et les résultats s'observent tout de suite sur l'état sanitaire et la production laitière”.
Et l'astreinte ? “Ce n'est pas plus gênant d'aller récolter l'herbe quotidiennement que d'aller déplacer les vaches ou clôturer toutes les parcelles”, répondent les deux éleveurs. Evidemment, l'élevage est plus consommateur de paille, mais “on remet du fumier frais partout à l'automne, uniformément sur toute la prairie, ce qui permet de mieux l'entretenir, la prairie est impeccable au printemps”. Bref, “on gère mieux tout”, résume Emmanuel. Au final, malgré les coûts supplémentaires liés à l'investissement initial (tracteur, faucheuse, autochargeuse) et les consommations de carburant ou de paille, les deux éleveurs disent mieux s'y retrouver économiquement grâce au gain de lait.


Economies de concentrés



A Jallais, c'est pour faire des économies d'aliment, que Denis Brevet a choisi l'affouragement en vert. Lui, a un parcellaire très morcelé. Il a fait ce choix il y a quatre ans, lorsqu'il est passé en bio. “J'avais un coût de concentré à l'auge très élevé.” Désormais, ses vaches laitières mangent du vert pendant six mois de l'année. Pas de farine ni d'ensilage. Résultat, 9 euros de concentrés seulement l'an dernier. “L'intérêt de l'affouragement, c'est que l'on peut aussi valoriser des plantes hautes comme le sorgho, le colza ou la luzerne”, constate aussi l'éleveur. L'astreinte quotidienne nécessite un minimum d'organisation. Quand le temps est incertain, il est préférable d'aller récolter l'herbe avant l'averse, car “elle se conserve moins bien quand elle est humide, et il y a plus de refus”, observe Denis Brevet.


Avant de se lancer dans l'affouragement en vert, il convient de bien prendre la mesure de l'investissement financier et du temps que cela représente au regard des bénéfices. “Les situations sont très variables d'une exploitation à l'autre, selon la situation du parcellaire et du contexte pédoclimatique”, fait remarquer Anne Marquet, animatrice au Civam AD 49, qui suggère de commencer avec un matériel ancien avant d'investir dans une machine plus onéreuse. “Mais ça s'amortit bien !” rassure Denis Brevet.


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