Publié le
Vendredi 19 septembre 2014

Ils cultivent des mélanges d’espèces et de variétés

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Mon idée est d'utiliser les mélanges et les engrais verts pour remplacer le désherbage et le décompactage et ainsi limiter la consommation de carburants et l'usure du matériel.” Didier Brault a commencé à cultiver des mélanges de céréales protéagineux en 2001 pour être autonome en alimentation animale. Depuis, le cheptel de 170 têtes est nourri exclusivement avec les produits de l'exploitation. L'agriculteur raisonne ‘agronomie’ et pratique une rotation longue sur cinq ans pour nettoyer les sols au maximum. Les prairies ne sont pas intégrées dans la rotation ; d'une part les terres ne sont pas adaptées à la culture, et d'autre part le parcellaire est morcelé par l'autoroute et la voie ferrée si bien qu'il est difficile d'envisager un pâturage tournant. “Les surfaces en culture restent en culture et les surfaces en prairies restent en prairies.”


Alterner cultures d’hiver et de printemps dans
la rotation



Plusieurs céréales d'hiver et de printemps se succèdent sur les parcelles “pour gérer le salissement”. La tête de rotation est un blé tendre d'hiver panifiable vendu à des meuniers locaux. Afin de sécuriser le rendement, Didier Brault sème toujours quatre variétés de blé en mélange : Renan, Pireneo, Saturnus et Pannonikus. “C'est moins risqué qu'une seule variété car il y en a toujours une qui s'en sort mieux.” S'ensuit une deuxième céréale à paille comme le triticale, en mélange avec des féveroles et des pois fourragers. “C'est simple à semer et si on veut, il n'y a rien à faire jusqu'à la récolte.” Ce mélange est utilisé en alimentation pour les vaches car “il est difficile à vendre”. Le triticale peut aussi être combiné avec des pois, “l'important, c'est que les stades de maturité correspondent”. La récolte triticale pois sera soit conservée en cas de mauvais rendements sur l'exploitation, soit vendue.


En troisième année, l'éleveur met en place à l'automne ou au printemps une orge associée à des pois protéagineux. Il vend le surplus de la récolte dont il n'a pas besoin aux agriculteurs voisins.


Le maïs grain est implanté en quatrième culture “pour nettoyer le terrain”. “C'est difficile en année sèche”, si bien que les exploitants ont pour projet d'installer l'irrigation pour assurer le rendement. Le tournesol est également une culture avantageuse mais “nous avons trop de pigeons et économiquement, ça n'est pas intéressant”.


Une féverole vient clôturer la rotation. “Les rendements ne sont pas toujours terribles donc on n'a pas de problème pour la vendre.” Didier Brault la valorise aussi en aliment à la ferme. L'agriculteur a tenté d'introduire le colza “pour structurer les terres, mais en bio c'est difficile techniquement à cause des méligèthes”. Il aimerait pouvoir augmenter sa rotation “pour faire évoluer la vie du sol” et améliorer techniquement ses productions mais avec seulement deux UTH sur la ferme en bio, le temps manque.



Binage et engrais verts pour gérer
le salissement



Les céréales en pur ou en mélange sont semées un rang sur deux, soit à 30 cm, avec la même densité à l'hectare. Objectif : pouvoir biner. “Le deuxième passage est très efficace pour garder le sol propre.” Pour mieux maîtriser les adventices et fertiliser le sol, Didier Brault teste les engrais verts depuis quatre ans en semant après les moissons une association crucifère légumineuse : radis fourrager trèfle ou radis fourrager navette moutarde. “Le pivot du radis est favorable pour fissurer en profondeur.” La végétation sera broyée avant l'implantation de la culture suivante. L'éleveur est convaincu par les intercultures, mais le facteur limitant reste l'eau : “Trois années sur quatre, les levées étaient mauvaises par manque d'humidité.”


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