Publié le
Mercredi 16 décembre 2020

Ici, on fabrique vos plaques de concours

La plaque de concours représentait jusque-là 80/% du chiffre d’affaires de la Fonderie Doutre. Avec l’arrêt des concours, la fonderie compense cette perte d’activité par les plaques de rues.
La plaque de concours représentait jusque-là 80/% du chiffre d’affaires de la Fonderie Doutre. Avec l’arrêt des concours, la fonderie compense cette perte d’activité par les plaques de rues.

La fonderie Doutre, au Lion-d'Angers (Maine-et-Loire) produit les plaques de concours agricoles des concours d'Evron, Chemillé-en-Anjou ou Paris. La fabrication est restée artisanale, mais l'activité, fortement perturbée par le Covid-19, est en mutation.

Les plaques que vous rapportez fièrement des concours, ce sont eux, le plus souvent. Il n'y a que trois fonderies sur ce marché de niche en France, dont deux en Maine-et-Loire. La plaque de concours, c'est 80 % du chiffre d'affaires de la Fonderie Doutre. Le reste se répartit entre les plaques de rues et les plaques industrielles, fixées sur les citernes d'essence ou wagons de trains. Les premiers clients de cette PME de onze salariés sont le Sommet de l'élevage et le Salon de l'agriculture : entre 2 500 et 3 000 plaques en fonte aluminium pour chaque édition, toutes uniques, vendues entre 7 et 30 € pièce. Le Festi-élevage de Chemillé, c'est 300 à 400 plaques, les concours de boucherie de Cholet, Parthenais ou Charoles, 500 à 600.

C'était un marché de niche, un marché confortable assez stable… jusqu'à cette année où le Covid-19 a provoqué l'arrêt de tous les concours. Les commandes se sont subitement effondrées, il a fallu développer de nouveaux marchés.

Doubler la production

Le gérant, Romain Doutre, a pris son téléphone et s'est mis à prospecter pour le marché de la voirie, la fabrication de plaques de rues. Et c'est une grande porte qui s'est ouverte. Les collectivités commandent habituellement des plaques en alu sur lesquelles les inscriptions sont peintes. La Fonderie Doutre débarque sur ce marché dominé par de grandes entreprises avec des propositions particulièrement alléchantes : des plaques en fonte alu de plus grande taille, où le lettrage est en relief. "De la meilleure qualité à 20 % moins cher", 47 € pièce.

Les commandes tombent rapidement, et le bouche-à-oreille aidant, se multiplient. "En Dordogne par exemple, ils posent des plaques partout parce que c'est une obligation d'avoir des dénominations de rues pour le déploiement de la fibre optique", se réjouit le gérant.

Au total, la PME lionnaise signe pour plusieurs centaines de milliers d'euros de contrats sur ce marché, de quoi compenser l'effondrement des plaques de concours. "Mais les concours, ça va reprendre, se dit Romain Doutre. Cela nous fait de belles perspectives pour 2021". Et même pour après. Il aimerait doubler la production d'ici 2030 et sortir du fonctionnement actuel assez artisanal de son entreprise. "Il faudra s'agrandir, investir", sourit-il.

Antoine Humeau

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