Publié le
Jeudi 3 décembre 2020

Fleury Michon et Vallegrain testent le porc bio dans un élevage pilote

Les mises bas ont lieu dans les "tipig", des cabanes en forme de cônes que les truies déplacent à leur guise. (photo Fleury Michon)
Les mises bas ont lieu dans les "tipig", des cabanes en forme de cônes que les truies déplacent à leur guise. (photo Fleury Michon)

Le transformateur et l’éleveur se sont associés pour financer un élevage "test" de porc bio à Théligny. Objectif : développer un modèle viable et acquérir un savoir-faire en bio.

L’exploitation héberge aujourd’hui 300 truies sur 23 hectares, répartis en trois îlots, abritant six parcs de maternité de 25 places, avec les bâtiments au milieu. L’activité, qui emploie 2,5 UTH, se borne au naissage, avec un objectif de 6 000 porcelets par an. Sevrés à 42 jours, les porcelets sont ensuite vendus à cinq engraisseurs bio (en Normandie et Pays de la Loire). Un bâtiment d’engraissement de 450 places est en construction.

Ce qui caractérise l’élevage, outre sa taille, est sans doute la liberté des animaux et la forte automatisation. Les truies mangent quand elles veulent, mais avec une ration personnalisée — et 100 % française au stade naissage — grâce à une puce de traçage. Un système de tri automatique permet d’isoler les animaux pour les soins. Des truies et des porcelets qui gambadent à leur guise dans l’herbe, à l’air libre… "On n’avait pas l’habitude, confie Emilie Defin, directrice de l’élevage de Théligny et salariée de Vallegrain. Notre savoir-faire est mis à l’épreuve." L’aventure ne fait que commencer : les premiers porcelets sont nés en avril, et seulement 100 porcs ont pour l’instant été abattus. Il est donc encore trop tôt pour évaluer les performances, a souligné Francis Leveau, président de Vallegrain. "Nous savons que nous avons une courbe d’expérience à acquérir sur le bio."

Objectif : 30 % d’approvisionnement français

"Nous essayons d’être un partenaire dans le développement du porc bio, de façon modeste mais en innovant", a pour sa part présenté Gérard Chambet, directeur général des opérations pour Fleury Michon. L’entreprise vise 30 % d’approvisionnement français pour son jambon bio, contre 20 % actuellement. Deux millions d’euros ont été investis dans ce projet, porté à 91 % par Vallégrain Bio (filiale de Vallégrain Développement, qui réunit Fleury Michon et Vallegrain à 50/50), mais aussi à 3 % par la Safer et 6 % par un jeune éleveur qui pourra, s’il le souhaite, devenir majoritaire plus tard.

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18 décembre 2020 - N° 51 - Notre dernier numéro
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