En 2018, pour s’installer en production et transformation fromagère de lait de brebis, Aline Madrid a pu s’appuyer sur plusieurs supports pour obtenir une surface suffisante à son activité (45 hectares). L’achat des 7 hectares autour du noyau, un achat en portage par Volney Bocage (filiale du Crédit mutuel, le bénéficiaire loue et a vingt-cinq ans pour racheter), ainsi qu’un portage de la Safer avec bail précaire de deux ans (6 ha). Celui-ci arrive à terme en ce mois de mai 2020. “Plutôt que d'investir, on préfère s'appuyer sur Passeurs de terre”, expliquent l’éleveuse et son compagnon Christophe Gouabault.
Passeurs de terre est une coopérative régionale de foncier agricole. Les souscripteurs peuvent y prendre des parts, en fléchant le projet qu'ils souhaitent soutenir en priorité par leurs financements (par exemple, ici, la ferme de Launay, à Saint-Denis-de-Gastines, en Mayenne).
“Solidifier la ferme”
Retardé à cause du coronavirus, le dossier est relancé par Aline et Christophe via leurs réseaux de connaissances, et les réseaux Civam, bio, etc. Privilégier le rachat des terres par un financement solidaire “permettrait de préserver l’activité de transformation bio sur la ferme, et de réduire de 30 à 45 % le prix du fermage”. Etre propriétaire n'est pas un objectif en soi, explique Aline Madrid. “On veut d'abord solidifier la ferme et soulager la trésorerie.”