Dans un contexte économique difficile, adopter un changement de pratiques c’est forcément prendre un risque sur son exploitation. D’où l’idée, dans les projets à venir autour d’Ecophyto, de sensibiliser les animateurs et les conseillers afin d’emmener le maximum d’agriculteurs dans la démarche, en informant et en vulgarisant", explique Hervé Jocaille, chef de projet Ecophyto à la Draaf.
Sensibiliser et accompagner
En Pays de la Loire, 23 groupes Dephy (230 exploitations engagées) expérimentent des systèmes agroécologiques pour un usage des pesticides en ultime recours. Dans certaines situations, les phytos ont pu diminuer de 30 % sans détériorer les résultats économiques. Loin donc de l’objectif affiché au départ d’une réduction de 50 %. "On peut parler de formule marketing", lâche Hervé Jocaille. "On utilise toujours des phytos, en ayant pris soin d'évincer les produits les plus dangereux, les agents CMR" (1).
Un des axes d’Ecophyto II + consiste à améliorer la connaissance sur l’exposition des utilisateurs et de la population aux produits phytosanitaires, et à prévenir les risques sur l’environnement et la santé. Depuis deux ans, cinq points de mesure de la qualité de l’air sont en service dans la région.
A l’initiative de nombreux acteurs publics, les Pays de la Loire vont se doter au premier trimestre 2021 d’un guichet unique pour répondre à toutes les questions sur les phytos. "Ce service permettra de coordonner les signalements faits par des riverains, par exemple sur des modalités d’application du glyphosate près de chez eux." Ce service existe déjà en Nouvelle Aquitaine : il s’appelle Phyto signal. Chez nous, il sera géré par Polleniz.
Des rencontres au printemps
Les Rencontres alternatives phytos (RAP) visent à partager massivement les résultats obtenus afin d’encourager le plus grand nombre d’agriculteurs à s’engager dans la transition agroécologique. "Sept demi-journées techniques ont été organisées en 2020 et pour atteindre l’objectif de 18 demi-journées, le printemps 2021 s’annonce très chargé", témoigne Laure Péron, animatrice Ecophyto à la Chambre d’agriculture régionale.
Quant au réseau national dit des 30 000, il répond au besoin de massifier les bonnes pratiques dans toutes les filières agricoles pour un déploiement auprès d’un maximum d’agriculteurs. Les Pays de la Loire s’appuient actuellement sur 54 groupes, issus de l’appel à projet de 2017. Quinze nouveaux groupes ont rejoint le mouvement cette année. Les groupes 30 000 sont financés par l’Agence de l’eau pour quatre ans.