Cette technique peut intéresser les producteurs dans trois cas, détaille Jean-Louis Mary, des Ets Coulon.
1- Dès que le terrain est ressuyé, on peut semer tôt, sans craindre d'éventuelles gelées. “Sur notre site, nous avons semé au 15 mars.” On peut semer avec un indice plus élevé, par exemple 450, qui a besoin de chaleur pour exprimer son potentiel. “On récolte à une date normale, mais le résultat est supérieur à la norme. Par exemple, sur nos essais l'an dernier, on a récolté le 18 octobre. Notre maïs grain était à 27 d'humidité contre 37 en conventionnel.”
2- D'autres agriculteurs vont rester sur des indices classiques à 250-280, dans l'objectif de récolter plus tôt, et ainsi privilégier un semis de blé à suivre dans de bonnes conditions.
3- Certains vont récolter encore plus tôt (fin août) parce qu'ils constatent qu'ils vont manquer de fourrage.
Compenser le surcoût
Utiliser le Samco nécessite un calcul préalable. Facturé autour de 380 euros/ha, c'est environ 320 euros de surcoût. Sur du maïs grain à 8,5 tonnes, il faut escompter produire 2,5 tonnes de plus (s'il est vendu à 150 euros) pour couvrir les frais. “Mais bien sûr, l'objectif, c'est de dépasser. Sur un cas, en maïs irrigué, avec un indice élevé, et un bon apport d'azote, les gars ont obtenu 18 tonnes !” Sans aller jusque-là, il y a une marge possible, estime l'entrepreneur. Il faut aussi ajouter au calcul le gain sur le blé qui suit. “L'an dernier, si on avait attendu d'atteindre les 27 points d'humidité sans film, on aurait récolté au 15 novembre…”
Gérer les adventices
Toutefois, il y a un second obstacle délicat à appréhender : les adventices. Si celles-ci commencent à se développer, elles peuvent s'accroître très vite sous la chaleur de la bâche qui fait l'effet d'une serre. L'an dernier, avec le printemps humide, la gestion du salissement a été difficile concède Jean-Louis Mary, mais “on a tout de même réussi à tirer 10 points de mieux ! En fait, les problèmes de désherbage s'étaient posés sur toutes les cultures. Le Samco, c'est comme une Ferrari ou une vache à 15 000 litres. Tout doit être nickel, il ne faut rien laisser au hasard, sinon on part au clash”. Il faut donc maîtriser le salissement avant la levée. Le jour du semis, “on applique un traitement en plein avant le passage du semoir. Puis en semant, on traite de manière localisée sous la bâche, et dans l'inter-rang”.
Rémi Hagel