Publié le
Vendredi 2 mai 2014

Du maïs sous film pour accélérer la récolte

Ce maïs a été semé au 15 mars. En grandissant, il perce le film (photo prise le 24 avril).
Ce maïs a été semé au 15 mars. En grandissant, il perce le film (photo prise le 24 avril).

L'entreprise Coulon à Bouère (53) propose du maïs sous film Samco depuis cette année. Le surcoût est compensé par des gains de productivité... à condition d'être irréprochable sur le salissement.

En Mayenne, après les Ets Chazé, à La Boissière, ce sont les Ets Coulon qui se mettent à la technique Samco. A la différence de la technique classique où le semoir perce le film pour planter la graine, le film Samco est étiré par-dessus le semis. En grandissant, vers le stade 6 feuilles, le pied de maïs va percer le film (pré-perforé de trous minuscules).="text-align:>

Cette technique peut intéresser les producteurs dans trois cas, détaille Jean-Louis Mary, des Ets Coulon.

1- Dès que le terrain est ressuyé, on peut semer tôt, sans craindre d'éventuelles gelées. “Sur notre site, nous avons semé au 15  mars.” On peut semer avec un indice plus élevé, par exemple 450, qui a besoin de chaleur pour exprimer son potentiel. “On récolte à une date normale, mais le résultat est supérieur à la norme. Par exemple, sur nos essais l'an dernier, on a récolté le 18 octobre. Notre maïs grain était à 27 d'humidité contre 37 en conventionnel.”

2- D'autres agriculteurs vont rester sur des indices classiques à 250-280, dans l'objectif de récolter plus tôt, et ainsi privilégier un semis de blé à suivre dans de bonnes conditions.

3- Certains vont récolter encore plus tôt (fin août) parce qu'ils constatent qu'ils vont manquer de fourrage.

Compenser le surcoût


Utiliser le Samco nécessite un calcul préalable. Facturé autour de 380  euros/ha, c'est environ 320  euros de surcoût. Sur du maïs grain à 8,5 tonnes, il faut escompter produire 2,5 tonnes de plus (s'il est vendu à 150  euros) pour couvrir les frais. “Mais bien sûr, l'objectif, c'est de dépasser. Sur un cas, en maïs irrigué, avec un indice élevé, et un bon apport d'azote, les gars ont obtenu 18 tonnes !” Sans aller jusque-là, il y a une marge possible, estime l'entrepreneur. Il faut aussi ajouter au calcul le gain sur le blé qui suit. “L'an dernier, si on avait attendu d'atteindre les 27 points d'humidité sans film, on aurait récolté au 15  novembre…

Gérer les adventices


Toutefois, il y a un second obstacle délicat à appréhender : les adventices. Si celles-ci commencent à se développer, elles peuvent s'accroître très vite sous la chaleur de la bâche qui fait l'effet d'une serre. L'an dernier, avec le printemps humide, la gestion du salissement a été difficile concède Jean-Louis Mary, mais “on a tout de même réussi à tirer 10 points de mieux ! En fait, les problèmes de désherbage s'étaient posés sur toutes les cultures. Le Samco, c'est comme une Ferrari ou une vache à 15 000 litres. Tout doit être nickel, il ne faut rien laisser au hasard, sinon on part au clash”. Il faut donc maîtriser le salissement avant la levée. Le jour du semis, “on applique un traitement en plein avant le passage du semoir. Puis en semant, on traite de manière localisée sous la bâche, et dans l'inter-rang”.

Rémi Hagel


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Rémi Hagel

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