Les parasitoïdes L'Inra étudie différentes souches de nématodes entomopathogènes. Les vers pénètrent dans le taupin et libèrent des bactéries qui provoquent la mort de l’hôte. Cette piste constitue une alternative prometteuse. De leur côté, Arvalis et le CTIFL ont travaillé sur le champignon entomopathogène Metarhizium brunneum F52, avec la spécialité commerciale Met 52 granulés. Une application de 125 kg à plein avant le semis est efficace à 56 % dans les 40 à 60 jours suivant le semis. “L’optimum est obtenu en conditions humides et chaudes, en plein plutôt que sur la raie de semis, sur jeunes larves plutôt que sur larves âgées”, détaille Anne-Monique Bodilis chez Arvalis. Les substances répulsives Autre piste à l’étude par Arvalis : la biofumigation avec des crucifères comme la moutarde d’Abyssinie, cultivées en interculture. Les glucosinolates libérés lors de l’enfouissement du couvert peuvent avoir une action répulsive sur le taupin. Utilisant ce même principe, l’incorporation en plein, juste avant le semis, de graines de Brassica carinata (granulés Biofence) a montré une efficacité “parfois identique à une solution chimique” à la dose de 3 tonnes/ha. Les meilleurs résultats sont obtenus en situation de forte pluviométrie. Les appâts Au lieu de repousser les taupins, on peut aussi les attirer pour les détourner de la culture. Des appâts comme le blé ou le maïs qui germent avant et attirent ces ravageurs sont une piste à approfondir. En essais, des granulés appâts avec une substance insecticide (Fipronil 0,5 %) protègent efficacement le maïs et réduisent les populations
de taupins. Des granulés appâts sans insecticide donnent aussi des résultats intéressants, qui méritent d’être explorés plus largement. Aucun produit appât n’est encore homologué en France à ce jour. Deux autres solutions ont été testées par Arvalis : le Coleofar à base d’extrait d’algues et le Tapis vers à base d’extrait de moutarde et de piments. Les résultats semblent aléatoires et “un risque de sélectivité” serait à craindre. “Ce sont des évaluations techniques et pas économiques. Ces pistes sont chères pour l’instant”, met en garde Anne-Monique Bodilis, d’Arvalis.
Encore au stade exploratoire, le biocontrôle apporte son lot de solutions alternatives au chimique avec des organismes entomopathogènes, des substances répulsives ou attractives.