Publié le
Vendredi 25 juillet 2014

Des moissons en quantité mais une protéine faible

Les rendements sont très élevés. Mais cette année ne sera pas bonne, pour la qualité et pour les prix. (archives)
Les rendements sont très élevés. Mais cette année ne sera pas bonne, pour la qualité et pour les prix. (archives)

Les rendements sont au rendez-vous, mais le taux de protéine est faible. La commercialisation va être compliquée. Etat des lieux de mercredi.

En Sarthe chez Agrial, les récoltes d'orges se terminent avec un bon niveau de rendement (65/70 q), indique Philippe Vincent, responsable Céréales. Les colzas sont avancés à 80 % avec une très bonne moyenne de rendement (40 q). Sur le blé : 15 % étaient récoltés et on constate déjà une très grande hétérogénéité des rendements et de la qualité. La teneur en protéines est très variable, comme en 2013. “On souhaite qu'il n'y ait pas de dégradation de la météo d'ici la fin de la campagne. Car blé est proche de la germination.”

En Mayenne, sur le secteur de la Cam, les orges sont terminées. Les bons rendements sont confirmés (75 q). Mercredi, les colzas étaient battus à 90 %. Là, aussi on aura des rendements moyens d'au moins 35 q. Seuls 15 % des blés avaient été battus avant l'orage du week-end. Les moissons ont repris mardi. La coopérative espérait atteindre 50 % d'ici la fin de semaine. Des premières tendances, il ressort que “les rendements sont meilleurs qu'attendus”, indique Serge Bonnec, du service Céréales : entre 75 et 80 q. Contrairement à certaines années, “il n'y a pas de pics”. Mais en contrepartie, on constate une baisse du taux de protéine. On serait autour de 10,5 contre 11 l'an dernier. Un souci, car le marché à l'export demande plutôt du 11,5.

Des prix “catastrophiques”


Ce faible taux de protéines combiné aux bons rendements, “c'est très inquiétant. On aura du mal à commercialiser cette récolte” prévoit Stéphan Beau, d'Anjou Maine Céréales. “Le marché intérieur est fermé, et à l'export, il nous manque la protéine.” L'entreprise mayenno-sarthoise possède une capacité de 115 000 t de stockage, mais s'attend “à une très grosse récolte, peut-être 145 000 t. Tous les jours, ça monte. On va devoir stocker au champ”. Sur sa zone, les colzas sont presque finis, avec des rendements autour de 40 q, et “un niveau acceptable du taux d'impuretés, à 4-5 %”. Les orges sont battues à 90 %, avec de bons rendements, mais des variations fortes selon les secteurs (80 q en moyenne). Les variétés hybrides donnent très bien.

Même son de cloche aux Ets Rebours (Nord-Ouest Mayenne). “Depuis deux trois ans, les orges hybrides confirment leurs excellents rendements, à 80-85 q” assure Pierre-Luc Rebours. Sur le secteur, la moisson de blé devrait démarrer la semaine prochaine, si la météo se maintient.

Pour les agriculteurs se profile un souci de taille : le prix. “Le marché est désastreux, c'est catastrophique” confie Stéphan Beau. Le prix a chuté du fait des bonnes récoltes mondiales. Les collecteurs français s'observent avant d'annoncer un prix.

Rémi Hagel et Nathalie Barbe



Rémi Hagel et Nathalie Barbe

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