De fil en aiguille, l'éleveuse installée depuis 6 ans avec son époux à Saint Berthevin (Mayenne), se met à soigner les vaches par aromathérapie. « J'ai appris par moi même en consultant internet, et j'ai trouvé un fournisseur ». L'exploitation compte 65 laitières prim'Holstein à 10.000 kg. Pratiquer cette thérapie douce avait aussi pour but de limiter les intrants. L'éleveuse raisonne surtout en préventif : « j'applique du lavandin pour désinfecter les nombrils des veaux, du pyréthre géraniol pour éloigner les mouches et pour les bronches, de l'Eucalyptus globulus sur la ligne de dos ; c'est plus efficace sur peau nue quand la ligne de dos est tondue ».
Pas d'automédication
Quand une vache est malade, « je n'automédicamente jamais, je considère le vétérinaire comme un partenaire essentiel de l'entreprise, surtout pour des laitières à 31,5 kg ». Sur les mammites cliniques, Audrey Besançon préfère jouer la sécurité avec des antibiotiques en intra mammaire car elle considère ne par avoir « 24 heures pour réagir ». Elle combine toutefois l'allopathie classique avec l'aromathérapie pour stimuler l'immunité, « je masse les quartiers atteints avec du ravensare et de l'eucalyptus citronné ». Toujours dans l'idée de prévenir plutôt que guérir, de l'huile de foie de poisson est donné « aux vaches comme protection hépatique et aux veaux pour les fortifier et éviter les diarrhées ». Les dermatites et boiteries sont quant à elles soignées avec un gel d'aloe vera appliqué au pinceau et un parage est effectué sur 15 à 20 vaches tous les deux mois.
Audrey besançon ne rencontre pas de souci particulier pour soigner ses vaches avec les huiles essentielles « je les place dans le box de contention une fois qu'elles sont passées au robot ».
Mais en terme de prévention, l'attention va avant tout au bien être des animaux : un paillage des logettes deux fois par jour et un raclage asséchant tous les deux jours. Et concernant le tarissement, l'objectif est d'amener les vaches à moins de 20 litres par jour la dernière semaine pour limiter les cas de mammites et de ne traiter aux antibiotiques que les vaches qui présentent des cellules. L'agricultrice participera à une session de formation au Clasel pour « échanger et voir ce qui se pratique ailleurs ».