Pour la quatrième année consécutive, le partenariat entre Bel et l’APBO a été renouvelé. "Dans cette époque particulière, on estime que ce n’était pas le moment de relâcher nos efforts", fait valoir Antoine Fievet, président du groupe industriel.
Les presque 800 adhérents de l’APBO, seule organisation de producteurs de lait à livrer Bel, obtiennent "un prix stable" — "Ce n’est pas le cas de collègues toujours confrontés au multilatéralisme de certains industriels", souligne le vice-président Frédéric Dorilleau. Le prix de base pour l’année 2021 (base 38-32) est reconduit à 350 €/1 000 litres, auquel s’ajoutent les 21 €/1 000 litres de primes (15 € pour une alimentation sans OGM et 6 € pour 150 jours minimum de pâturage).
"On aurait préféré un prix sortie usine, mais les indicateurs ne sont pas fiables à ce niveau. Les plus fiables et les plus pertinents — et les plus stables dans le temps ! — sont ceux de FranceAgrimer", précise Frédéric Dorilleau. Ils servent de mode de calcul dans cet accord bipartite. L’accord comprend un prix plancher garanti (335 €) et un plafond (360 €) pour tenir compte des évolutions du marché. L’objectif global de livraison est fixé à 405 millions de litres de lait.
Au-delà du prix et des volumes, la poursuite de ce partenariat va inscrire des dispositifs dans le quotidien des producteurs. Le référentiel Boviwell, outil de diagnostic du bien-être animal, sera déployé chez les adhérents de l’OP pour offrir davantage de transparence dans les pratiques d’élevage.
Les crédits carbone, un bonus ?
La stratégie carbone va également se poursuivre et devrait concerner 80 % des adhérents de l’APBO en 2021 et 100 % en 2022. Une fois labellisées, les exploitations pourront prétendre à la revente de leurs crédits carbone. "On a des pistes en local, des entreprises qui pourraient être intéressées", indique Yoann Lézé, autre vice-président de l’OP.
Ces motifs répondent "aux demandes des consommateurs qui veulent donner du sens à leurs achats", insiste Bel. Que ce soit sur la rémunération des producteurs, sur les pratiques "durables", sur le local, "on est probablement les seuls à pouvoir démontrer ce qu’on fait", argue le patron Antoine Fiévet. Le process industriel a également été adapté. Deux exemples : "Une recette du Kiri plus courte, réduite à cinq ingrédients" et le mini Babybel, fabriqué à Evron, composé "à 98 % de lait des éleveurs collecté dans un rayon de 200 km maximum". Le reste ? "Un peu de présure, un peu de sel."
Mais quel est l’impact réel sur les ventes ? Antoine Fiévet renvoie la balle à la grande distribution, alors que la période des négociations commerciales s’amorce. "Le succès de cette démarche nécessite la mobilisation de toute la chaîne de valeur."