Publié le
Samedi 19 décembre 2020

[C'était l'Avenir...] Mission impossible

Samedi 11 mars, la manifestation à Laval de 5 000 opposants au projet de laboratoire "nucléaire" avait déjà surpris par son...
Samedi 11 mars, la manifestation à Laval de 5 000 opposants au projet de laboratoire "nucléaire" avait déjà surpris par son ampleur.

Edition du 17 mars 2000

Venue pour la concertation sur le projet de laboratoire nucléaire, la mission Granite s’est vue refuser lundi (13 mars) toute discussion par les opposants réunis à Bais. Une suite à la manifestation de samedi (11 mars) à Laval, qui a réuni 5 000 personnes.

Après une tentative ratée du préfet de délocaliser à Laval la rencontre avec "cinq représentants de chacune des 44 associations" selon les accords conclus, les membres de la mission se dirigent lundi soir vers Bais. Pour les accueillir : 3 000 opposants, qui ont attendu en criant "la Mayenne n’est pas une poubelle" ou leur slogan "ni ici ni ailleurs, mais autrement". Après une longue progression de leur fourgonnette sous les huées et quelques cris "faites place, ce sont des humains, ils ont un physique à défendre", les trois hauts fonctionnaires sont tirés à l’intérieur de la salle polyvalente.

"Allez vous asseoir dans un coin !"

Pendant que les opposants scandent, à l’extérieur, "Non, non, non", Philippe Grunwald, président de l’association de Bais, monte sur une chaise, dominant ainsi les fonctionnaires, et leur annonce : "Notre position est non. Il n’y aura pas de débat. Allez-vous asseoir dans un coin. On organise votre départ." […] Première étape : que la mission sorte de la salle polyvalente. Et là, on a le sentiment que les organisateurs sont sur le point de perdre le contrôle de leur mouvement.

Plusieurs appels au calme et au "civisme" sont lancés avant que les gendarmes ne décident, vers 20 h 30, de faire partir, sous les insultes et les jets d’œufs, la mission. Philippe Grunwald au volant, la fourgonnette est encadrée par des tracteurs et par la foule et mettra plus de huit heures pour atteindre la frontière, près de Sillé-le-Guillaume.

[…]

Isabelle Le Corre
À noter

Quelques jours plus tard, le gouvernement Jospin enterrait le projet, à défaut d’enterrer les déchets.

Le journal
18 décembre 2020 - N° 51 - Notre dernier numéro
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