Publié le
Lundi 21 décembre 2020

[C'était l'Avenir...] La voie d’une presse libre

Alain Vignier.
Alain Vignier.

Alain Vignier, ancien directeur de la Cam (Coopérative des agriculteurs de la Mayenne) et directeur de publication de l’Avenir agricole de 1980 à 2015.

Dans quel contexte l’Avenir agricole a-t-il pris son autonomie ?

La scission syndicale intervenue en 1982 en Mayenne se traduisait par un face-à-face entre une FDSEA alignée sur la FNSEA, et une FDSP devenue ensuite la Confédération Paysanne. Cela se répercutait sur la vie du journal du fait de tensions entre les organisations, proches de la FDSEA pour la plupart, qui entendaient avoir le contrôle du titre et la Cam, dont le conseil était majoritairement proche de la FDSP, avec de fortes personnalités comme Jules Horeau, président, et Georges Garot.

Pourquoi avoir fait ce choix, en 1990-1991, de séparer la Cam et le journal ?

A la demande des administrateurs et avec mon entier soutien en tant que directeur de la Cam, la première véritable équipe de rédaction, constituée de Daniel Legay et de Jean-Pascal Lefèbvre, avait très vite entrepris de s’affranchir de ces tensions en autonomisant les contenus du journal par rapport aux organisations, y compris la Cam, et en développant une démarche relevant véritablement du journalisme. Pendant l’éphémère parution de Terre de Mayenne, l’Avenir agricole avait diversifié ses partenariats rédactionnels. Il était devenu un véritable organe de presse indépendant, vivant de ses seules recettes propres. Restait à rompre physiquement avec la Cam. En 1991, le journal déménage au centre-ville de Laval. En 2002, il s’installera dans des locaux neufs acquis sur la nouvelle zone de la Technopole à Changé.

En quoi l’association Graines d’Avenir constitue-t-elle le socle de l’indépendance du journal ?

En étant le seul actionnaire de Pressavenir. Issus dans un premier temps du conseil d’administration de la coopérative, ses adhérents, aujourd’hui une trentaine, sont majoritairement sans passé à la Cam. Ils ont une même sensibilité "paysanne". La presse n’est pas leur domaine de compétence mais ils ont en partage la conviction que seule une presse libre (et audacieuse parce que libre…) peut refléter et servir l’agriculture, ses réalités, sa diversité, ses initiatives, ses contradictions et ses débats, sans entraves et dans le respect de tous.

Le journal
18 décembre 2020 - N° 51 - Notre dernier numéro
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