Publié le
Vendredi 21 mai 2010

BIODIVERSITE FORESTIERE Les arbres de demain

Le Conservatoire national de la biodiversité forestière est un service de la Draaf des Pays-de-la-Loire, rattaché au SREFAR (Service régional économie forestière, agricole et rurale). Il remplit des missions techniques et scientifiques au service de la conservation de la biodiversité et de la création variétale. La structure a été créé en 1968. “Jusqu’à la fin du siècle dernier, notre mission essentielle était le soutien technique à la recherche forestière : nous étions en quelque sorte les jardiniers de l’Inra. Depuis l’introduction de la notion de développement durable et de la politique de protection de la biodiversité, nos actions montent en puissance” affirme Hervé Le Bouler, le directeur de la pépinière.
Connaître, protéger, valoriser
Sur une trentaine d’hectares, en pleine terre ou sous serres, sont conservés des centaines de plants génétiquement différents pour chaque espèce. “C’est pour leur diversité génétique qu’on mène une politique de conservation
dans nos forêts. Bercé (Sarthe) par exemple est un lieu protégé en tant que peuplement semencier,
à travers la récolte des glands.” Mais Dame Nature est ainsi faite que la protection des espèces ne suffit pas. “Par exemple, l’orme est sensible à une maladie et on utilise des systèmes de protection artificielle pour ne pas voir disparaître l’espèce.”
Le conservatoire travaille sur toutes les espèces en situation de forte difficulté dans leur milieu naturel. Comme le peuplier noir, qui vit dans des vallées où les cours d’eau sont très dynamiques, et où le contrôle du débit le met en difficulté. Des mesures de protection sont donc nécessaires.
L’enjeu du réchauf-fement climatique
A cette mission qui a émergé au milieu des années quatre-vingt-dix s’ajoute celle liée à l’impact du changement climatique sur les arbres. Une espèce comme le chêne pédonculé tend à disparaître dans une zone comprise entre Toulouse et Carcassonne. En raison de son importante diversité génétique, le peuplier noir est susceptible de mieux s’en sortir que le saule blanc par exemple, très sensible au stress hydrique et aux parasites. “Les interactions avec l’homme sont gigantesques. L’enjeu du changement climatique, c’est pour nous de devoir réajuster nos réflexions et nos actions. Nous sommes très attachés aux notions d’usage et de valorisation et si on ne se sert pas de ce qu’on fait, le concept de développement durable ne survivra pas.” Ainsi, le cormier fait l’objet d’une convention nationale des ressources génétiques forestières. Comme cette espèce n’est pas féconde et qu’il ne reste souvent que des arbres isolés, le cormier risquait de disparaître. Ce bois très résistant a un avenir économique. Le conservatoire a donc décidé de faire l’inventaire de tous les cormiers du massif armoricain. L’objectif ? “Copier les individus les plus intéressants, les mettre dans un champ et les laisser se
reproduire entre eux, avec les abeilles. Reste à trouver un partenariat avec les pépiniéristes.”

Voir plus

Le journal
18 décembre 2020 - N° 51 - Notre dernier numéro
Actualités
Flash Infos
Agenda
Annonces
Recherche