Ce que l’on vole dans les exploitations
Du carburant aux câbles en passant par les GPS, on vole de tout, dans les exploitations agricoles, et en général de nuit. Pas moins de 92 vols de GPS ont été déclarés depuis le début de l’année en France, dont cinq en Pays-de-la-Loire. Récemment, des terminaux de commande de pilotage sur des pulvés automoteurs ont été dérobés en Maine-et-Loire.
Dans le secteur de Saumur, des vols de batterie ont été constatés. Il y a quelques semaines, ce sont sept cardans qui ont été volés au cours d’une même nuit sur une même exploitation de Maine-et-Loire.
Tout ce qu’il y a dans un hangar peut intéresser les voleurs : ferraille, câbles, matériel en tout genre et pas seulement mécanique. Ainsi, dans le secteur limitrophe de la Loire-Atlantique, pas moins d’une soixantaine de moutons ont été volés entre le 17 mars et le 18 avril dernier sur sept exploitations (lire aussi notre témoignage en page 14). Un dispositif spécifique a dû être mis en place par la gendarmerie, avec le survol de la zone par un hélicoptère durant deux nuits.
Les vols évoluent, aussi. " Avant, on volait du carburant sur les pompes d’irrigation à moteur thermique, et maintenant, quand les pompes sont électriques, ce sont des câbles qui sont volés ", observe le lieutenant-colonel Jean-François Barette, au groupement de gendarmerie de Maine-et-Loire.
Comment éviter les vols
Pour réduire les risques de vols, il convient d’abord de limiter les tentations. Autrement dit, ne pas laisser le hangar ouvert, et fermer tous les accès à l’exploitation (portails) quand c’est possible. " Retirez les clés sur les engins et fermez les machines ", rappelle le lieutenant-colonel Jean-François Barette, à la gendarmerie de Maine-et-Loire. Quand les machines sont stockées pour le week-end, éviter de faire le plein le vendredi soir.
Pour piéger les voleurs, il existe une batterie de solutions et matériels. L’éclairage de détection, par exemple, peut à la fois dissuader le voleur et alerter le propriétaire. Les systèmes d’alarme sont de moins en moins onéreux et assez efficaces. Les caméras de vidéo-surveillance sont également efficaces, si elles sont placées en hauteur. Dans le Saumurois, la compagnie de gendarmerie avait conseillé aux agriculteurs de s’équiper de pièges photos, après une série de vols de batterie. Un appareil prend automatiquement une photo en infrarouge dès que la cellule détecte un mouvement. Cela coûte 100 à 200 euros, mais c’est parfois utile pour aider la gendarmerie à interpeler le voleur.
Contre les vols de machines, " installer des GPS de suivi permet de les retrouver si elles sont volées ", préconise le lieutenant-colonel Barette.
En tout cas, quel que soit le vol constaté, " il faut toujours déposer plainte ", rabache l’officier adjoint au commandement. " Si on arrive à trouver le voleur, cela permettra d’être indemnisé et de faire passer le voleur devant la justice ". Un rendez-vous peut aussi être programmé pour ce dépôt de plainte.
Une appli pour prévenir
En Maine-et-Loire, un stagiaire polytechnicien à la gendarmerie a développé une application, " Vigie ", pour informer les agriculteurs de risques de vols. Ce sont quelques dizaines de messages qui sont envoyés chaque année aux quelque 300 abonnés. Conseils de vigilance, mais aussi information lorsqu’un vol est commis dans une exploitation. Cela permet de redoubler de vigilance et d’éviter qu’un délit ne se transforme en série de délits. L’abonnement est gratuit, il suffit de passer par la chambre d’agriculture ou le syndicat FDSEA. L’offre va être disponible dans le courant de l’été aux agriculteurs de Loire-Atlantique.