Je ne m’attendais pas à ce que les réseaux sociaux réagissent aussi fortement !”, témoigne Alexis Roptin, producteur de canards prêts à gaver et d’ovins en vente directe à Casson (44), et président de JA Pays de la Loire. En quatre jours, sa publication sur Facebook a été partagée 2 000 fois et son premier tweet 158 000 fois.
Le 6 août, alerté par une voisine, l'éleveur découvre des tags sur ses bâtiments : “Sauvez des vies : abollissez l’élevage (sic)” sur la bergerie et “Elevage berceau de pandémies” sur le sas d’entrée de son canardier. Ainsi que la mention ALF (Front de libération des animaux), sur un sac contenant des laines.
“Ils n’ont pas volé d’animaux, pas détérioré de matériel, relativise Alexis Roptin. En ce moment, du fait du Covid-19, j’ai des vides sanitaires dans le bâtiment canard. Quant aux agneaux, les intrus auraient pu les faire sortir du bâtiment.”
Il en est persuadé : les malfaiteurs ont frappé au hasard. “C’est très difficile de lutter contre ce type d’intrusion, car un site d’élevage est quasiment impossible à sécuriser. Installer des caméras ne servirait pas à grand chose. Les gendarmes sont venus constater les faits, mais que peuvent-ils faire de plus ?”, explique Alexis Roptin.
Le rôle des médias ?
Avec la FNSEA 44 et les JA, il a rapidement fait le lien avec un article paru le jour même dans Ouest France ,intitulé : “Coronavirus : l’agriculture intensive augmente les risques de pandémie selon une étude.”
“L’article se base sur une étude parue dans la revue Nature, en désignant l’agriculture intensive comme responsable de la situation, alors que ce qualificatif recouvre des réalités très différentes dans le monde, et sans faire le lien avec la réalité agricole de notre région.” L'éleveur a demandé des comptes à l’AFP, car l'article n’a pas été écrit par un journaliste de Ouest France.
“La menace (des militants) est vraiment insaisissable. Aujourd’hui, un jeune qui s’installe doit prendre en compte l’agribashing. C’est un paramètre qui s’impose à lui, au même titre que la réalité du métier ou l’absence de prix”.