Publié le
Mardi 17 juillet 2012

Aprochim: des jours meilleurs autour de l'usine

Il y a du mieux autour d'Aprochim. La dernière Clis du 5 juillet donne de l’espoir mais le sous-préfet reste vigilant : les analyses se poursuivront dans le temps.
Aprochim : vers un retour à la normale à Grez-en-Bouère ?

Eau, sol, sédiments, végétaux, productions animales, etc. Les dernières analyses annoncent des jours meilleurs autour de l'usine de dépollution de déchets PCB. “Toutes les mesures sont conformes à ce que nous avions demandé à Aprochim”, s'est satisfait le sous-préfet de Chateau-Gontier, à la sortie de la dernière Clis (commission locale d'information et de surveillance) qui suit l'entreprise de Grez-en-Bouère.

Depuis le 12 avril dernier, le plan de surveillance renforcé a laissé place au plan de surveillance pérenne. De nouvelles valeurs réglementaires ont été imposées à l'industriel, dont l'activité est toujours ralentie. Des mesures sur le terrain et en sortie de cheminée, mais aussi des contrôles inopinés par les services de l'Etat vont se poursuivre.

Deux exploitations (une laitière, une allaitante) serviront de témoins sur l'évolution de la pollution : “Ce sont les deux plus proches de l'usine.”
Le périmètre des 400 m...

Un bémol, cependant : parmi les neufs parcelles suivies -dont les dernières analyses d'herbe montrent des taux inférieurs à ce que pouvaient craindre les experts, deux posent encore question : elles présentent encore un taux de PCB supérieur au seuil de risque qu'ils avaient déterminé. “Ce seuil est celui au-dessus duquel tout animal qui s'alimenterait exclusivement de cette herbe pourraient se contaminer.”

Ces deux parcelles se trouvent à moins de 400 mètres du site d'Aprochim, un périmètre qui pose encore question. Par précaution, aucun animal n'entre dans ce périmètre. “Ce serait risqué aujourd'hui”, confie Jérôme Harnois. “Mais progressivement, on espère que les choses vont redevenir acceptables.” L'objectif étant, poursuit le sous-préfet, “de ne pas rester avec des incertitudes” : “On ne peut pas dire un jour aux éleveurs 'oui, vous pouvez mettre vos animaux là', et un autre jour leur expliquer que non, ce n'est pas possible.”

La préfète Corinne Orzechowski avait brièvement envisagé devant le conseil général de “sanctuariser” ce périmètre de 400 m : ce n'est pas d'actualité, et certainement “pas une solution”, complète Jérôme Harnois. Qui prévient : “On ne peut pas dire que nous soyons capables de maîtriser tous les risques relatifs à une activité industrielle.”

Quel avenir pour l'activité industrielle ?
Avec les nouvelles valeurs réglementaires, “c'est acquis : l'impact de l'activité à 50 % est normal pour nous”, indique le sous-préfet. “Ceci dit, si l'entreprise souhaite reprendre à 100 %, il y aura de nouveau une surveillance renforcée.”

L'entreprise affiche des résultats négatifs sur 2011 et début 2012, informe-t-elle elle-même. “On avait les mêmes charges pour une activité réduite à moins de 50 %.” Mais la direction signale peu de licenciements : “Entre quatre et six départs volontaires et reclassements internes” au groupe, sur les 80 salariés du site de Grez-en-Bouère, depuis janvier 2011. Une mesure avait été mise en place par l'Etat, jusqu'en avril dernier, pour “interdire” les licenciements : “Une disposition qui n'était pas tenable.”

“Nous ne sommes pas dans des perspectives de tourner à 100 % de nos capacités”, précise Jean-Marc Rieger, directeur général du groupe Chimirec, dont Aprochim est une filiale. “Et on ne retrouvera jamais un niveau d'activité comme entre 2007 et 2010” [la légilsation imposait la décontamination de l'ensemble des transformateurs électriques contenant plus de 500 ppm de PCB, communément appelés “pyralènes”, avant la fin 2010]. Toutefois, poursuit Jean-Marc Rieger, “on espère une reprise. On répond à des appels d'offre, y compris à l'étranger. On attend de savoir si on a ces marchés”. “Il faudra aussi l'autorisation de l'Etat” pour se lancer sur de nouveaux déchets, souffle le sous-préfet Jérôme Harnois.

La Confédération paysanne dénonce de son côté l'attitude “déplorable et honteuse de la direction d'Aprochim”. Cette dernière poursuit en justice un élu local, Claude Gourvil, et deux journalistes du Parisien. Et aurait “adressé des courriers aux paysans impactés sous-entendant de nouvelles actions en justice en cas de médiatisation du scandale”.

Fin 2011, une information judiciaire a été ouverte pour pollution environnementale et mise en danger de la vie d'autrui.

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